La CADHP déplore l'expulsion de migrants subsahariens par l'Algérie

DR

Le 09/05/2018 à 17h17, mis à jour le 09/05/2018 à 17h18

La Commission africaine des droits de l'homme et des peuples (CADHP) a déploré, ce mercredi 9 mai à Nouakchott, en Mauritanie, les expulsions de migrants subsahariens par l'Algérie. La déclaration a été faite ce mercredi lors de la clôture des assises de la 62e session de sa réunion ordinaire.

La Commission africaine des droits de l’homme et des peuples (CADHP) a déploré les expulsions massives de migrants originaires d’Afrique subsaharienne par l’Algérie, et la multiplication de violences à caractère politique portant atteinte aux droits humains dans plusieurs pays du continent.

La déclaration a été faite ce mercredi 09 mai 2018 à l’occasion de la clôture des travaux de la 62e session de sa réunion ordinaire organisée à Nouakchott, en Mauritanie.

La CADHP a également condamné le traitement réservé aux migrants africains en Libye, pays dans lequel l’Etat officiel ne contrôle que certaines parties du territoire national, alors que d’importantes localités se retrouvent sous l’autorité de milices et groupuscules terroristes.

Les inquiétudes de la CADHP sont justifiées par les reconduites aux frontières du Mali et du Niger, dans des conditions extrêmement difficiles et même le plus souvent rebutantes, de plusieurs milliers de migrants originaires de nombreux pays d’Afrique noire entre 2016 et 2018.

Un phénomène imputable «au durcissement» de la politique migratoire pratiquée par Alger qui soutient que les victimes (hommes, femmes et enfants) de ces expulsions qualifiées de «sauvages» par les ONG de défense des droits humains «sont utilisés par un réseau bien organisé, proche des milieux terroristes et de diverses autres formes de trafics».

Ce refoulement massif a été à l’origine d’un véritable coup de gueule du ministre nigérien de l’Intérieur, qui dénonçait, il y a quelques mois, «des expulsions vers Agadez de ressortissants d’autres pays».

Les violences déplorées par la CADHP à la fin de la réunion de Nouakchott concernent également le Mali, théâtre d’actes terroristes, suivis de violences interethniques, la République centrafricaine (RCA), le Cameroun, la RD Congo et le Burundi.

La CADHP a été créée en 1987, et son siège se trouve à Banjul (Gambie). Sa mission principale est de protéger et promouvoir les droits humains sur le continent grâce à la prise en charge de la Charte africaine des droits de l’homme et des peuples (CADHP). Les assises de Nouakchott se sont déroulées du 23 avril au 9 mai 2018.

Par Cheikh Sidya (Nouakchott, correspondance)
Le 09/05/2018 à 17h17, mis à jour le 09/05/2018 à 17h18