Après avoir extradé un sympathisant du MAK, Tunis demande la réciprocité à Alger pour Nabil Karoui

Nabil Karoui, président du parti Qalb Tounes et Slimane Bouhafs, militant algérien.

Nabil Karoui, président du parti Qalb Tounes et Slimane Bouhafs, militant algérien.. DR

Le 31/08/2021 à 16h42, mis à jour le 31/08/2021 à 16h50

La Tunisie a émis un mandat d’extradition à l’encontre de Nabil Karoui, président du parti Qalb Tounes, arrêté en Algérie. Une demande qui intervient après l’extradition vers Alger du militant Slimane Bouhafs par Tunis. Ce qui provoque des questions sur la concomitance des deux évènements.

Comme il fallait s’y attendre, la Tunisie a sollicité l’extradition de Nabil Karoui, président du parti Qalb Tounes et candidat malheureux lors de la dernière élection présidentielle tunisienne. Selon les médias tunisiens, après avoir émis un mandat de recherche contre Karoui, le parquet général près le tribunal de première instance de Kasserine a autorisé les services de sécurité à émettre un mandat d’extradition à l’encontre des frères Karoui.

Cette demande d’extradition est justifiée par le fait que les frères Karoui doivent être jugés en Tunisie pour avoir franchi les frontières du pays de manière illégale.

Les frères Karoui, arrêtés à Tebessa, ont été transférés dans la capitale le lundi 30 août 2021 sur décision du procureur de la République du gouvernorat de la ville pour comparaître devant le parquet d’Alger.

En clair, l’extradition du président du parti Qalb Tounes est une affaire de temps et ce, d’autant que beaucoup d’observateurs voient une certaine concomitance entre la décision de Tunis d’extrader Slimane Bouhafs, Algérien bénéficiant du statut de réfugié politique du HCR en Tunisie, enlevé de force avant d’être livré aux autorités algériennes, et l’arrestation de Nabil Karoui.

D’ailleurs, plusieurs médias tunisiens ont fait le lien entre son extradition et l’arrestation de Karoui et un possible «échange» entres les autorités des deux pays.

Slimane Bouhafs, militant politique algérien de 54 ans, a été condamné en 2016 à 5 ans de prison dans son pays pour «insulte à l’islam» et bénéficie du statut de réfugié du Haut commissariat des Nations Unies pour les réfugiés (HCR) depuis septembre 2020. Il est aussi accusé de militer au sein du Mouvement pour l’autodétermination de la Kabylie (MAK), une organisation indépendantiste classée depuis mai dernier «terroriste» par les autorités algériennes.

Par Karim Zeidane
Le 31/08/2021 à 16h42, mis à jour le 31/08/2021 à 16h50