Algérie: le budget 2017 porte un coup de grâce au pouvoir d’achat

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Le 25/11/2016 à 11h31, mis à jour le 25/11/2016 à 11h45

Avec des mesurettes qui "n'ouvrent aucune perspective", selon un économiste, le gouvernement algérien tape là où cela fait le plus mal. Le budget des ménages en prend un sérieux coup. Néanmoins, la loi de finances 2017 est passée comme une lettre à la poste chez les députés qui l'ont adoptée.

 

Kiosque Le360 Afrique. Ce que tous les Algériens craignaient est arrivé. La loi de Finances 2017 est passée comme une lettre à la poste au niveau de l’Assemblée populaire nationale qui l’a adoptée. El Watan donne la parole à Samir Bellal, un économiste algérien qui dénonce une absence de vision. Selon lui, l'Etat algérien porte le coup de grâce à un pouvoir d'achat déjà chancelant. "C’est la première fois depuis pratiquement la fin des années 1990 que l’on s’en prend aussi lourdement et aussi brusquement au pouvoir d’achat des ménages". Il enfonce le clou en affirmant que "d’un point de vue strictement économique, les mesures contenues dans la LF-2017 visent à remédier à la situation budgétaire". 

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Pour lui, le gouverment d'Abdelmalek Sellal veut simplement "colmater les brèches". Puisque ces mesures n'ouvrent pas "de nouvelles perspectives pour l’économie nationale. Ce qui est présenté pompeusement comme un nouveau modèle de croissance n’est en réalité qu’un ensemble de mesures budgétaires étalées dans le temps pour faire face à la conjoncture difficile que nous vivons". 

Concernant l’impact de ce budget d’austérité, El Watan dresse une longue liste. "Le fonds de régulation des recettes arrivant à épuisement et les exportations d’hydrocarbures ne rapportant plus autant qu’avant, le gouvernement s’est tourné vers les ménages", déplore le quotidien. Et d’ajouter que : "du carburant à l’électroménager, en passant par les produits alimentaires, tous les prix vont augmenter dès janvier 2017.

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C’est au niveau du carburant que l’Etat algérien a décidé de ponctionner en tout premier lieu, le portefeuille des contribuables. Ainsi, les prix de tous les carburants augmentent de 1 à 4 dinars/litre. C’est la deuxième fois en deux ans que cela se produit. En réaction, les transporteurs ont anticipé en haussant leurs tarifs respectifs. Et comme toujours, les autorités menacent de sévir contre les taxis et les bus.

Il y a également la "taxe d’efficacité énergétique sur les produits fonctionnant à l’électricité, au gaz et aux produits pétroliers, dont la consommation dépasse les normes d’efficacité énergétique prévues par la réglementation en vigueur".

Evidemment, les fumeurs trinquent aussi. L’occasion était trop belle pour la laisser s’échapper. Le paquet de la marque la plus consommée qui était vendu 270 dinars coûtera 40 dinars de plus, soit 310. Dans le même ordre d’idée, les boissons alcoolisées seront également taxées au taux de 10%. Même les meubles et voitures d’occasion passeront à la caisse, puisque leur commerce est désormais soumis à la TVA.

Par Mar Bassine Ndiaye
Le 25/11/2016 à 11h31, mis à jour le 25/11/2016 à 11h45