Annoncé en grandes pompes, le Forum africain de l’investissement et des affaires d’Alger, qui devait signer l’entrée de l’Algérie sur la scène économique africaine s’est révélé être un grand raté.
Les organisateurs ont compris, à leur corps défendant, qu’une telle manifestation ne s’improvise pas. Pire, les problèmes d’ego ont porté un rude coup à cette manifestation. L’ouverture a été marquée par la sortie des membres du gouvernement de la salle de conférence, au motif d’un accroc au protocole, alors que le président du patronat algérien prononçait son discours, ce qui a créé un grand malaise et porté préjudice à l'mage de l’Algérie.
La cérémonie de clôture a elle aussi connu son lot de défaillances. En effet, aucun ministre ne s'y est montré. Le ministère des Affaires étrangères, dirigé Ramtane Lamamra, a organisé sa propre cérémonie en conviant quelques invités dont des chefs d’entreprises et des responsables d’institutions africaines pour donner leur point de vue sur le Forum.
Algérie: fiasco du démarrage du Forum africain d’investissement et affaires d’Alger
Ces faits risquent de décourager plus d’un partenaire économique africain. Le désaccord entre un gouvernement et son patronat est toujours mal vu, surtout quand celui-ci se déroule au vu et au su des invités de marque du département des Affaires étrangères.
Reste que, comme l’ont souligné les professionnels et les médias algériens, l’Algérie n’a pas grand chose à offrir à l’Afrique à part son pétrole et son gaz.
L'Algérie importe presque tout et, à part quelques rares produits, le pays a du mal à satisfaire sa demande locale. Par ailleurs, le pays ne dispose pas de savoir-faire exportable, sauf dans le domaine pétrolier où la Sonatrach jouit d’une expertise reconnue dans un certains nombre de domaines et qui pourrait s'avérer utile aux pays africains dont les ressources sont exploitées par des majors du secteur.
En outre, pour exporter en Afrique et pour tisser des relations commerciales fortes avec le continent, il y a des préalables dont Alger ne dispose pas. Le Maroc, à titre d’exemple, avant de développer ses relations commerciales et ses investissements, a d’abord signé des conventions et des accords de partenariats, contribué au développement de ses banques sur le continent en aidant celles-ci à devenir solides et à se doter des expertises nécessaires pour se développer à l’international, etc.
Tous ces facteurs font défaut à l’Algérie.
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De fait, il ne fallait pas s’attendre à des résultats positifs concernant le forum. Pourtant, Ali Haddad, président du FCE -Forum des chefs d’entreprises- pense que l’événement a été un succès, avançant la présence de 3.500 personnes et la conclusion de plusieurs contrats et protocoles d’accord avec des partenaires africains. Toutefois, aucun chiffre n’a été avancé, si ce n'est celui du coût de la manifestation que l'on estime à 600 millions de dinars algériens, soit 5,5 millions de dollars. Son président reconnaît lui-même que «le plus important reste à faire».
Et parmi les recommandations de ce forum figure en bonne place la création d’un Fonds africain d’investissement, d’un Comité stratégique d’investissement et d’un outil intranet visant à faciliter l’identification des projets à réaliser conjointement.