Algérie: les faux chiffres de Sellal sur la baisse des importations

Abdelmalek Sellal, Premier ministre algérien.

Abdelmalek Sellal, Premier ministre algérien.. DR

Le 06/03/2017 à 18h19, mis à jour le 06/03/2017 à 18h36

Dans son discours à l’occasion de la 20e Tripartite, le Premier ministre algérien a annoncé de faux chiffres concernant la baisse de la facture des importations du pays. La différence avec la réalité est si énorme qu'on se demande ce qui a pu se passer dans la tête de Sellal.

«Le volume d’importations illustre également l’efficience de cette méthode de rationalisation souple qui a permis de passer de 66,6 milliards de dollars en 2014, à 35 milliards en 2016, et nous vivons pour l’année en cours une réduction supplémentaire de 5 autres milliards», a déclaré Abdelmalek Sellal, cité par l’agence officielle APS, à l’occasion de la 20e Tripartite, qui réunit le gouvernement algérien, le patronat et l’Union générale des travailleurs algériens (UGTA).

Le Premier ministre algérien ignorerait-il à ce point la réalité de la baisse de la facture des importations? Car assurément, la réalité est autre. En effet, en 2015, la facture des importations algériennes s’est établie à 51,7 milliards de dollars et en 2016, celle-ci s’est réduite de 4,98% à 46,72 milliards de dollars.

En clair, pour 2016, Sellal a zappé tout simplement 11,72 milliards de dollars. Ce qui paraît vraiment énorme de la part d’un Premier ministre qui intervient devant des membres du patronat qui sont censés avoir des idées un peu plus claires sur la réalité économique algérienne.

Il faut tout de même rappeler que Sellal s’était fixé comme objectif de réduire la facture des importations de 15% en 2015 et de 15% en 2016. Néanmoins, il a échoué chaque fois à atteindre les objectifs qu’il s’était fixé.

Et les résultats obtenus en matière de réduction de la facture des importations l’ont été surtout grâce aux interdictions d’importations (plus de 2.000 produits interdits), aux quotas d’importations (véhicules) et plus encore à la politique d’austérité adoptée par l’Etat algérien pour faire face à la baisse des recettes pétrolières, traduite par l’annulation de nombreux projets et chantiers avec à la clé l’annulation des importations de biens d’équipements.

Par Karim Zeidane
Le 06/03/2017 à 18h19, mis à jour le 06/03/2017 à 18h36