Algérie: seulement 30.000 véhicules à importer pour 2017

DR

Le 26/03/2017 à 18h12, mis à jour le 26/03/2017 à 18h34

Les concessionnaires algériens n’auront droit d’importer qu'un nombre très réduit de véhicules neufs en 2017. Une décision qui risque de fragiliser un secteur déjà à l’agonie, touché de plein fouet par la crise et les politiques du gouvernement.

Après avoir annoncé 50.000 unités, le gouvernement algérien a finalement décidé de limiter les importations de véhicules neufs à seulement 30.000 unités, contre environ 90.000 en 2016.

Une situation qui va certainement créer une pénurie de voitures neuves sachant qu’avant l’adoption de ces quotas, l’Algérie avait importé respectivement 265 523 et 417 913 véhicules neufs en 2014 et en 2015.

Pour compléter la demande du marché du neuf, le gouvernement table sur une production locale de 70.000 unités. Un pari loin d’être gagné quand on sait que les trois constructeurs présents sur le marché –Renault, Volkswagen et Hyundai- n’ont pas produit plus de 30.000 unités en 2016. Et pour cause, ces constructeurs sont plus soucieux de continuer à écouler leurs véhicules sur le marché qu’à produire localement. D’ailleurs, il y a quelques semaines, le ministre algérien de l’Industrie et des mines avait parlé d’une production locale de 40.000 unités en 2017.

Pire, comme l’ont montré des images récemment échangées sur les réseaux sociaux, certains de ces contructeurs n’ont d’unités de montage que le nom puisqu'ils importent des voitures quasi complètes auxquelles il ne manque que les roues.

Conséquence de cette situation, le secteur des concessionnaires est à l’agonie. L’année dernière, il comprenait 40 membres, après que plus de la moitié ait fait faillite. Et il est certain que ce nombre se réduira à néant cette année, la corporation étant obligée de se partager un marché de seulement 30.000 unités. On s'attend à la perte de plusieurs milliers d'emplois. 

En outre, la limitation des importations sur un marché où la production locale est encore négligeable pousse les Algériens à recourir aux voitures d’occasion dont les prix n’ont cessé de flamber, certaines marques étant devenues introuvables.

Enfin, avec un parc de voitures d’occasion de plus en plus important, la sécurité routière pourrait être également impactée. 

Cette réduction drastique des importations de véhicules répond à la volonté des autorités algériennes de réduire la facture des importations de 15 milliards de dollars en 2017.

Par Karim Zeidane
Le 26/03/2017 à 18h12, mis à jour le 26/03/2017 à 18h34