Algérie: 60% des entreprises du secteur du BTPH risquent la faillite

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Le 18/05/2017 à 18h17, mis à jour le 18/05/2017 à 18h37

L’Association générale des entrepreneurs algériens (AGEA) tire la sonnette d’alarme. Elle avance que 2.100 entreprises du secteur du Bâtiment, travaux publics et hydrauliques (BTPH) risquent la faillite. Autrement dit, plus d’un million d’emplois sont menacés.

Chaque jour, on se rend compte de la profondeur de la crise économique qui frappe l’Algérie depuis 2014. Et de tous les secteurs, c’est certainement celui du Bâtiment, travaux publics et hydrauliques (BTPH), longtemps l’un des plus dynamiques du pays, qui est le plus touché.

La situation est telle que les professionnels du secteur, confrontés à des difficultés financières aiguës, dans le sillage de la chute des cours du pétrole, tirent la sonnette d’alarme.

Ainsi, selon le président de l’Association générale des entrepreneurs algériens (AGEA), cité par Al Watan, «toutes les entreprises sont en difficulté, notamment en raison de situations d’impayés. Le problème ne concerne pas seulement les entreprises affiliées à l’AGEA, mais touche l’ensemble des entreprises du BTPH implantées à travers le territoire national».

Plus explicite, Khelloufi Mouloud souligne qu’«environ 60% des 3.500 entreprises du BTPH en Algérie, soit près de 2.100 sociétés, risquent de déposer le bilan». En cause, l’asphyxie financière dont l’Etat, pris à la gorge par la chute des recettes pétrolières et l’épuisement du Fonds de régulation des recettes, est responsable. 

Ces créances impayées dans le secteur du logement sont estimées à plus de 130 milliards de dinars, soit 1,2 milliard de dollars. Face à l'incapacité de l'Etat de respecter ses engagements, c'est tout un pan du secteur qui est menacé. La conséquence sociale risque d’être catastrophique. La faillite d’un nombre aussi élevé d’entreprises pourrait entraîner la suppression de près d’un million d’emplois. En 2016, 350 entreprises du secteur ont mis la clé sous le paillasson.

Face à cette situation, au lieu d’apporter des solutions, les responsables algériens s’accusent mutuellement. Ainsi, le ministre de l’Habitat, de l’urbanisme et de la ville, Abdelmajid Tabboune, n’a-t-il pas hésité à charger son homologue des Finances, l'accusant d’être le responsable de la situation des impayés du secteur. Toutefois, pour le président de l’AGEA, le premier responsable de l’accumulation des créances impayées dans le secteur du BTP est bel et bien Tabboune. 

Par Karim Zeidane
Le 18/05/2017 à 18h17, mis à jour le 18/05/2017 à 18h37