C’est devant les sénateurs que le Premier ministre algérien a fait part de l’échec de la politique d’investissement de l’Etat algérien. Lors de la présentation du Plan d’action du gouvernement, Abdelmadjid Tebboune a déclaré: «l’Etat a consacré un budget avoisinant les 70 milliards de dinars (autour de 570 millions d'euros) au cours de ces dernières années à l’investissement sans pour autant qu’il ait un impact palpable sur le secteur ni sur le niveau de vie des citoyens».
Si le Premier ministre n’a pas dit où sont allés ces investissements, il a tout de même expliqué qu’aucune trace de ce montant n’a été trouvée. En termes plus clairs, ces deniers publics ont tout simplement été détournés.
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Face à cette situation, le Premier ministre compte lancer des audits sur l’octroi des concessions et des marchés publics au cours de ces dernières années. L’objectif est de déceler des pratiques de corruption et de détournement de deniers publics dans les investissements publics réalisés au cours de ces dernières années. Ainsi, sans le dire directement, Tebboune, à travers ses multiples sorties, tance la politique de son prédécesseur, Abdelmalek Sellal.
Au-delà des détournements de deniers publics, Tebboune pense aussi qu’il faut revoir cette politique d’investissement et surtout encourager et promouvoir la création de petites et moyennes entreprises (PME), à même de créer des emplois et de la valeur ajoutée. L’Algérie a jusqu’à présent mis l’accent sur les industries lourdes et les grandes entreprises très capitalistiques, mais faiblement créatrices de valeur et d’emplois.
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Reste que malgré l’échec de la politique de 51/49% en matière d’investissement étranger, règle qui fixe la part du capital d’un investisseur étranger dans une entreprise ou un projet à 49%, le Premier ministre algérien ne compte pas y apporter de modification. Or, cette règle constitue l’un des obstacles majeurs à l’investissement direct étranger en Algérie.