Le Forum d’affaires algéro-espagnol qui s’est tenu le 3 avril courant a réuni quelque 700 hommes d’affaires des deux pays de divers secteurs (agroalimentaire, aéronautique, banques, métallurgie, machinerie industrielle, matériaux de construction, transport, etc.).
L’occasion a été saisie par Maria Luisa Poncela, secrétaire d’Etat espagnole au Commerce, de demander à l’Algérie de lever les restrictions à l’importation et d’assouplir sa réglementation sur les investissements étrangers, notamment la règle «51/49», une loi algérienne qui oblige tout investisseur étranger à s’associer à un ou plusieurs partenaires algériens détenant 51% des parts de l’entreprise.
Maria Luis Poncela avait souligné que le blocage des importations nuisait à l’économie espagnole. Selon elle, ces «mesures de restrictions imposées» aux importations par Alger sont à l’origine de la «chute de 11%» des exportations espagnoles vers l’Algérie en 2017.
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Face aux critiques, le Premier ministre algérien a voulu dissiper les inquiétudes exprimées par l’Espagne, un des premiers partenaires économiques de l’Algérie. «Nous savons que ces mesures transitoires pèsent sur nos relations commerciales», reconnait-il, ajoutant toutefois que «ces mesures de sauvegarde commerciale constituent de nouvelles incitations à investir en Algérie, où les opportunités sont multiples, alors que le savoir-faire des entreprises espagnoles est aussi varié et de qualité, y compris dans des domaines inexplorés entre nos deux pays, tels que le management des infrastructures de tourisme et le développement des énergies solaires».
Toutefois, cette mesure étant également critiquée par les opérateurs français et tout dernièrement par les Turcs, Ouyahia a tout de même tenté de rassurer son partenaire. «Ce sont des mesures transitoires que nous espérons pouvoir lever dans un délai maximal de 3 années qui nous auront permis de revenir à une situation normale en matière de déficit budgétaire, du déficit de la balance des paiements et de la balance commerciale», a-t-il souligné.
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Concernant le climat des affaires et la critique par la partie espagnole de la loi 49/51, Ahmed Ouyahia a souligné que cela n'a «pas empêché la venue de centaines d’investisseurs venus d’autres régions qui sont en train de prospérer dans mon pays, prenant ainsi de l’avance sur leurs concurrents».
On ne sait pas de quels investisseurs il parle, mais cette mesure a été critiquée dernièrement par les opérateurs français et turcs lors des forums d’affaires identiques.
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Une chose est sûre: vu le niveau du déficit commercial et la décrue inquiétante des réserves en devises, il n’est pas certain que cette mesure soit levée dans un avenir proche, à moins qu’une nouvelle flambée du cours du baril de pétrole ne vienne changer la donne.
Enfin, rappelons que l’Espagne s’est classée, en 2017, comme 3e client de l’Algérie avec un montant de 4,1 milliards de dollars d’exportations algériennes, et 5e fournisseur avec 3,1 milliards de dollars d’importations algériennes. Toutefois, sur les deux premiers mois de 2018, l‘Espagne est devenue le premier client de l’Algérie, un rang occupé depuis plusieurs années par Italie.