«A la fin du mois de mai, les réserves de change de l’Algérie s‘établissaient à 90 milliards de dollars et devraient baisser à 85 milliards de dollars à la fin de l’année en cours, en raison des importations des biens et services». Dixit Ahmed Ouyahia, Premier ministre et secrétaire général du Rassemblement national démocratique (RND), lors de la conférence de presse organisée au terme du Conseil national de son parti.
Plus clairement, les réserves de change du pays ont baissé de 7,3 milliards de dollars en 5 mois, par rapport à leur niveau de fin 2017, soit 97,3 milliards de dollars.
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Pourtant l’Algérie a bénéficié de la remontée des cours du baril de pétrole, qui s’établit actuellement au dessus des 70 dollars, et a mis en place une politique commerciale visant à réduire la facture des importations. Sur ce dernier point, les résultats de la politique de restriction sur la facture des importations sont globalement négligeables.
Les déficits de la balance commerciale et de la balance des services expliquent grandement cette baisse des réserves en devises du pays. En plus, il faut aussi souligner que les réserves en devises sont aussi réduites par les importants achats d’armement qui ne sont pas répertoriés au niveau de la balance commerciale.
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Conséquence, le Premier ministre Ouyahia incite les autorités à fournir «plus d’efforts» pour sortir de la dépendance des hydrocarbures.
Du coup, les projections du Premier ministre concernant le niveau des réserves, qui devraient s’établir à 85 milliards de dollars à fin 2018, semblent très optimistes et ce d’autant que pour de nombreux observateurs, les cours du baril de pétrole devraient reculer pour le reste de l’année et donc impacter négativement sur la balance commerciale.