Pétrole. Seul un baril à 110 dollars peut sauver l'Algérie

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Le 26/09/2018 à 10h45, mis à jour le 26/09/2018 à 17h11

Certes les cours du pétrole, actuellement en hausse soulagent les comptes publics algériens. Mais tant que les cours ne dépasseront pas largement les 100 dollars, rien n'est joué. Explications.

Suite à la réunion des pays producteurs de pétrole, membres et non membres de l'OPEP, les cours du baril de brent semblent s'installer progressivement au-dessus de la barre des 80 dollars, après avoir clôturé hier à 81,45 dollars. Il s'agit de son plus haut niveau de fermeture au cours de ces quatre dernières années. La perspective financière de beaucoup de pays pétroliers du continent, comme le Nigeria, l'Angola, le Congo, s'en trouvera changée, avec un budget qui passera au vert. 

L'Algérie, pour sa part, espère que sa planche à billets et ses problèmes de pénurie de devises étrangères seront bientôt derrière elle. Mais pour les experts, le pays aux mille martyrs n'a pas fini de déprimer. En effet, les derniers développements permettent d'espérer un surplus de 4 à 5 dollars supplémentaires sur le baril de pétrole algérien ou son équivalent gazier. Cela devrait correspondre à une amélioration de l'ordre de 7 à 8% seulement des recettes budgétaires tirés du pétrole, soit une recette supplémentaire de 2,5 à 3 milliards de dollars, sur la base d'une production de 66,6 millions de tonnes de brut ou équivalente en gaz. 

Or, actuellement, le déficit commercial algérien se situe autour de 15 milliards de dollars par an, pour un déficit de la balance des paiements autour de 22 milliards de dollars. C'est dire qu'une hausse des cours du baril de 4 à 5 dollars ne pourra rien changer de conséquent sur la situation que vit le pays.

Pour espérer engranger 22 milliards de dollars et atteindre l'équilibre de la balance des paiements, il faudrait une hausse de l'ordre de 43 dollars sur le prix du baril. Ce qui veut dire que le baril devrait passer au dessus de 110 dollars. Et on est très loin de cette perspective. Pour les mêmes raisons, le déficit budgétaire, qui est de l'ordre de 18 milliards de dollars en 2018 ne pourra pas être ramené à un niveau proche de zéro si le baril n'atteint pas les 110 dollars. C'est dire si la planche à billets a encore de beaux jours devant elle ... 

Par Mar Bassine Ndiaye
Le 26/09/2018 à 10h45, mis à jour le 26/09/2018 à 17h11