L’Algérie est confronté à des déficits budgétaires importants depuis quelques années, consécutifs à la chute continue du cours du baril de pétrole. Pour 2018, le déficit devrait tourner autour de 18 milliards de dollars, selon les projections du gouvernement algérien.
Face à l’ampleur de ce déficit, le faible impact des ajustements budgétaires importants et le gel de plusieurs investissements publics dans le but de réduire son niveau, la planche à billets est aujourd’hui devenue l'unique remède pour y faire face. Et le gouvernement y a recourt, à fond.
Ainsi, selon les dernières données de la Banque centrale algérienne, l’encours des financements via la planche à billets a atteint 4.005 milliards de dinars à fin septembre 2018, soit 34 milliards de dollars américains depuis le lancement de ce mode de financement non conventionnel, en octobre 2017.
En clair, entre novembre 2017 et septembre 2018, c’est l’équivalent de 34 milliards de dollars de monnaie qui ont été créés pour faire face au déficit budgétaire et au remboursement de la dette intérieure.
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Ce montant est colossal, en ce sens qu’il correspond à presque à 20% du PIB de l’Algérie.
Il dépasse largement les projections du ministre des Finances, Abderrahmane Raouya, qui chiffrait les besoins du Trésor algérien autour de 570 milliards de dinars en 2017, 1.815 milliards de dinars en 2018 et 580 milliards de dinars en 2019, soit un total de 2.965 milliards de dinars pour financer les déficits des trois dernières années.
Sachant que les premières créations monétaires ont été effectuées en novembre 2017, cet important montant a finalement été créé en l’espace d’une année. Un décalage important, qui illustre l’opacité qui entoure cette création monétaire.
Ce nouveau recours à la planche à billets durant le mois de septembre dernier atteste certainement de l’aggravation du déficit budgétaire algérien, malgré une meilleure tenue du cours du baril de pétrole à cette date.
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En effet, avec une moyenne de 70 dollars le baril durant le mois de septembre, le budget algérien ne pouvait s’équilibrer, sachant que, selon les projections du gouvernement algérien, pour l’année 2018, un retour à l’équilibre n’est possible qu’avec un cours moyen de 100 dollars durant l’année. On est donc très loin d’être dans une telle situation...
En moyenne, le cours moyen du baril devrait tourner autour de 65-68 dollars, donc largement en-dessous au niveau du cours nécessaire pour assurer l’équilibre budgétaire.
Or, les recettes provenant des hydrocarbures représentent environ 70% des recettes budgétaires du pays. Du coup, le recours à la planche à billets reste l’unique solution, à défaut d’un recours à l’endettement extérieur.
Mais la situation risque de se corser pour 2019, année pour laquelle un déficit de 18,6 milliards de dollars est d'ores et déjà annoncé.
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En effet, selon les projections des experts, le cours moyen du baril de pétrole en 2019 risque d’être inférieur à celui de 2018, notamment du fait de l’augmentation de la production des Etats-Unis, désormais premier producteur mondial devant la Russie et l’Arabie Saoudite, et qui bouleverserait le marché mondial.
Une situation qui tirerait les cours vers le bas avec le risque d’aggraver davantage encore le déficit budgétaire algérien...