1.650 milliards de dinars, soit 14 milliards de dollars, c’est le montant exorbitant de la dette de Sonelgaz, l’une des plus importantes entreprises publiques d’Algérie.
Ce niveau d’endettement exceptionnel s’explique par la politique de tarification subvention du gaz et de l’électricité, mise en place par l’Etat algérien, dans le cadre de sa politique visant à acheter la paix sociale.
Ainsi, la tarification énergétique proposée ne couvre pas le coût de revient de la production électrique asurée à hauteur de 99% par le gaz de la Sonatrach.
Seulement voilà: ce modèle est jugé non viable par le PDG du groupe, Mohamed Arkab.
«Le prix du Kwh ne couvre pas l’ensemble des frais de Sonatrach, ni ceux de la production et du transport d’électricité», a-t-il expliqué.
En conséquence, celui-ci ne permet pas au groupe de dégager un «matelas nécessaire» pour pouvoir faire face à ses programmes d’investissement.
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Partant, face à cette situation, le groupe est obligé de contracter continuellement des crédits à long terme pour réaliser ses besoins colossaux d’investissements, estimés entre 300 et 400 milliards de dinars par an.
Ces investissements sont en effet nécessaires pour accompagner la forte demande d’électricité et de gaz.
Ainsi, la capacité de production actuelle de 19.000 MW sera insuffisante dans les années à venir, à cause de la forte demande d'électricité, alors que Sonelgaz compte porter celle-ci à hauteur de 25.000 MW à l’horizon 2024.
En conséquence, le PDG de Sonelgaz a souligné la nécessité de revoir la tarification de manière à permettre d’améliorer les ressources du groupe tout en préservant le pouvoir d’achat de la classe moyenne.
Un compromis qui sera difficile à mettre en place dans un pays où la popûlation a longtemps été aidée par de larges subventions. En tout cas, ce ne sera pas non plus durant cette période pré-électorale que le PDG de Sonelgaz pourra obtenir une réponse favorable, cette mesure étant, de fait, impopulaire.
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Par ailleurs, disposant actuellement d’un excédent électrique, le groupe souhaite davantage exporter sa production vers ses voisins immédiats -Maroc et Tunisie-, et prochainement vers le marché européen, et réaliser ainsi des volumes d’affaires plus intéressants.
Toutefois, pour y arriver, il faudrait aussi que le groupe investisse dans de nouvelles infrastructures de transport d’électricité... Et la situation semble bel et bien pour le moment bloqué.