L’alerte est donnée. L’économiste algérien Youcef Benabdellah lors d’un passage à la radio nationale, a averti qu’une période d’austérité dans un avenir très proche allait frapper l’Algérie de plein fouet. Il revient donc sur la nécessité de réformer le pays en profondeur afin de sauver son économie.
Dans son intervention, Youcef Benabdellah indique que tous les indicateurs économiques sont alarmant. Il assure que l’Algérie se dirige vers une «phase d’austérité sévère dans le très moyen terme, c’est-à-dire dans une année et demie ou deux ans».
«le pays a complètement raté son industrialisation, et a épuisé la majorité de ses réserves en hydrocarbures, et si on continue comme ça, on sera un pays à genoux» déclare le docteur en économie.
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Cette situation catastrophique déplait à Youcef Benabdellah qui reproche à la classe dirigeante de ne pas suivre les conseils des spécialistes. Ainsi, l’économiste a plaidé pour des révisions urgentes et profonde, unique moyen de sortir l’Algérie de cette impasse d’après lui.
L’économiste engagé a regretté le fait que son pays a raté cinq longues années depuis 2014 pour lancer de véritables chantiers de réformes affirmant qu’«aucune mesure n’a été prise dans le sens de réformes structurelles, on se retrouve toujours dans l’attente, tétanisés par ce proche avenir qui approche à grands pas, et on attend que le pétrole nous sauve».
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Youcef Benadellah appelle à construire «un consensus avec l’ensemble des acteurs de la société» constatant que «jusqu’à présent, on s’est contenté d’un consensus rentier avec comme seul acteur l’État, ce n’est plus possible».
Revenant sur les hydrocarbures et les avoirs, l’économiste considère que le débat qui s’installe sur le pétrole et les réserves de changes est totalement faussé.
A cet effet, Il recommande vivement une nouvelle approche économique et tonne qu’«il est plus que temps de penser à créer de la richesse. Il faut commencer par dire la vérité aux Algériens et rétablir les équilibres financiers à partir de cette vérité, je parle du budget de l'État qui peut être équilibré en revenant sur les transferts sociaux, un réservoir qui est là, mais pour cela, il faut une capacité régalienne pour puiser dans ce fonds».
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«Si on peut équilibrer le budget de l’État en puisant des financements par-ci, par-là, on ne peut pas, dans l’état actuel des choses, équilibrer la balance des paiements, car pour cela il faudra exporter et donc produire et ça ne se décrète pas, c’est là où réside le vrai chantier de la réforme, comment diversifier l’économie» conclut Youcef Benabdellah.
Après 20 ans de règne du clan Bouteflika, l’Algérie est aux abois. Il est vrai que les caciques et oligarques de l’ancien régime sont dispersé entre la prison d’El Harrach et la prison militaire de Blida. Mais il se trouve que l’Algérie est désormais entre les mains du général Gaïd Salah, un militaire qui doit tout à Bouteflika et à son système corrompu qu’il blâme et persécute aujourd'hui.