Covid-19: en Algérie, 500.000 familles sont menacées de pauvreté

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Le 27/05/2020 à 08h30, mis à jour le 27/05/2020 à 09h40

Ce sont près de 500.000 familles algériennes qui risquent de se retrouver menacées de pauvreté à cause des effets induits de la crise sanitaire du coronavirus, a révélé hier, mardi 26 mai 2020, l'Association nationale des commerçants et artisans algériens (ANCA).

"Pas moins de 500.000 familles algériennes sont susceptibles de se retrouver en situation précaire à cause du désastre économique provoqué par le confinement partiel instauré sur l’ensemble du territoire national", a précisé le président de l’ANCA, Tahar Boulenouar, dans des déclarations à la presse algérienne.

Selon lui, la fermeture des commerces en raison du confinement risque de provoquer une faillite généralisée des entreprises et une dégradation du pouvoir d’achat de plusieurs milliers de ménages.

Le responsable a tiré la sonnette d’alarme quant aux difficultés auxquelles doivent faire face les commerçants algériens durant cette période de confinement et a révélé des chiffres inquiétants. Il a également rappelé la fragilité financière des petits commerçants, qui vivaient avec des revenus modestes bien avant la crise sanitaire.

Les commerçants se retrouvent aujourd’hui sans aucun revenu à cause de cette conjoncture faite d’incertitudes et la baisse drastique de la consommation, a-t-il martelé.

Tahar Boulenouar a affirmé que cette catégorie de la population pourra se retrouver dans une situation où elle verra son pouvoir d’achat se détériorer davantage, indiquant que même leur accès aux produits les plus basiques sera très probablement impacté.

Tout en évoquant un risque de faillite généralisée et un tissu économique en danger, le président de l’ANCA a mis en garde contre le risque d’une transformation de la crise économique que vivent ces 500.000 familles en une crise sociale.

De plus, cette conjoncture fragilisée par cette crise sanitaire provoquera l’émergence de fléaux sociaux capables de représenter un danger pour la stabilité du pays, en portant atteinte à la cohésion sociale, a-t-il expliqué.

L’Algérie est l’un des pays d’Afrique les plus touchés par la pandémie de Covid-19, sur un plan sanitaire, mais aussi sur un plan économique.

En effet, l’effondrement des prix du pétrole brut en 2020 est venu affaiblir une économie déjà fragilisée, qui tire près de 95% de ses revenus des exportations et près de 75% de ses recettes budgétaires des hydrocarbures.

Selon le ministre algérien des Finances, Abderahmane Raouya, les recettes fiscales algériennes en provenance de la vente du pétrole et du gaz vont baisser de plus de 50% en cette année 2020, pour se situer à seulement 10,86 milliards de dollars, contre 21 milliards de dollars en 2019.

En raison de la baisse des réserves de change et de l’aggravation de la récession, le Fonds Monétaire International (FMI) s’attend à une contraction du Produit intérieur brut (PIB) de l’Algérie de 5,2% en 2020.

Par Le360 Afrique (avec MAP)
Le 27/05/2020 à 08h30, mis à jour le 27/05/2020 à 09h40