En mars dernier, c'était à cause de la qualité défectueuse de ses produits raffinés fournis à Electricité du Liban que la Sonatrach s'est vue empêtrée dans un procès et a perdu l’un de ses plus gros contrats. La même chose est en train de lui arriver avec la plus grande entreprise turque, tous secteurs confondus, Botase.
En effet, selon le site d’information Algérie Part, il y a une quinzaine de jours, lors d’un chargement de gaz naturel liquéfié (Gnl) au profit de la société Botase, des analyses ont montré la forte présence d’impuretés sous forme d’huile. Mais, les responsables de la Sonatrach, pourtant tenus au courant de ces anomalies, toujours selon cette source, ont quand même tenu à livrer la marchandise à leur client turc.
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Ainsi deux chargements de 50 millions de dollars chacun sont partis pour le détroit d’Ormuz. A l’arrivée du premier, les Turcs procéderont aux vérifications d’usage avant de retourner cette marchandise de mauvaise qualité à son envoyeur algérien et surtout d’exiger un engagement écrit de la reprendre.
Pour se débarrasser de ces deux cargaisons revenues en Algérie, la Sonatrach les a pratiquement bradées en les vendant à un autre repreneur à 70% de leur valeur initiale. De plus, le complexe d’Arzew qui est le lieu de provenance des deux chargements est actuellement à l’arrêt afin de déterminer la cause exacte de cette énième défaillance dans la qualité des produits pétrogaziers algériens.
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Il s’agit d’un énorme manque à gagner en devises pour l’Algérie qui fait face à la plus grave crise économique et financière de son histoire.
Il faut rappeler qu’en mars dernier, un énorme scandale avait éclaté au Liban, lequel a conduit 17 personnes, dont le responsable local de Sonatrach, en prison en attendant leur procès. Car, pour masquer la mauvaise qualité des produits livrés à Electricité du Liban, la Sonatrach avait soudoyé des fonctionnaires et des agents pour qu’ils ferment les yeux. Mais, quand le scandale fut découvert, le procureur près du tribunal du Mont-Liban à Beyrouth a entamé des poursuites. De plus, le pays qui n’avait qu’un seul fournisseur pour ce type de produits en vertu d’un contrat qui arrive à échéance en décembre prochain a dû faire face à des coupures intempestives d’électricité.
Le mois dernier, le ministère libanais de l’Energie a lancé un nouvel appel d’offres international pour trouver des remplaçants à la Sonatrach qui assurément ne fait plus l’affaire.
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La Sonatrach a également perdu des parts de marchés auprès de ses plus importants clients que sont les entreprises espagnoles d’électricité. En effet, depuis le début de l’année les fournisseurs américains qui ont accepté de s’aligner sur les cours internationaux parviennent à vendre aux Ibériques à des prix défiant toute concurrence avec une décote de l’ordre 70% par rapport au prix prévu dans le contrat de la Sonatrach. Ces déboires qui tendent à s’accumuler mènent à une question cruciale, celle de savoir si le géant pétrolier algérien parviendra à se remettre de cette mauvaise passe.