Dans un communiqué reçu lundi soir, l'ONG de défense de la liberté de la presse a dénoncé une "vague de répression contre la presse en marge des manifestations", inédites par leur ampleur, aux slogans contre un 5e mandat du président algérien.
"Depuis que des manifestations ont éclaté, RSF a recensé un nombre inquiétant de violences à l'égard de la presse: interpellations, agressions, interdiction de couvrir, confiscation de matériel, pressions sur les médias publics et ralentissement du réseau internet...", détaille l'ONG.
"Les autorités algériennes ne se contentent plus des innombrables pressions économiques et judiciaires sur les journalistes et les médias. Désormais, ils agressent, arrêtent les journalistes et empêchent les informations de circuler", s'insurge dans ce communiqué Souhaieb Khayati, directeur du bureau Afrique du Nord de RSF.
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Les médias audiovisuels publics algériens n'ont ainsi pas fait état du mouvement de contestation.
Des journalistes de la radio nationale algérienne ont affirmé que ce silence avait été imposé par leur hiérarchie. Ils en ont profité pour dénoncer l'absence de neutralité à l'antenne, le "traitement exceptionnel" réservé au camp du président Bouteflika et celui "restrictif de l'opposition".
Une journaliste de la radio qui a publiquement démissionné de ses fonctions d'encadrement pour dénoncer cet état de fait a vu son émission supprimée.
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Mardi, les journalistes ont été interdits d'accéder sur un campus du centre d'Alger où s'étaient rassemblés environ 500 étudiants protestant contre la candidature du chef de l'Etat.
RSF place l'Algérie à la 136e place sur 180 de son classement mondial de la liberté de la presse 2018.