Aucune liberté pour les travailleurs, hausse des kidnappings d'enfants, absence de droit de manifester, la situation décrite par la Ligue algérienne des droits de l'homme est plus qu'inquiétante. L'organisation, présidée par Houari Kaddour, dresse un tableau noir. "Le système algérien a voulu entretenir l’illusion d’un changement là où la réalité est marquée par la continuité dans la répression, les violations des libertés publiques et des droits de l’Homme", s'insurge LeMatind'Algérie qui a parcouru ledit rapport.
A cause de la crise, de la baisse du pouvoir d'achat et de la hausse du chômage, les manifestations de travailleurs algériens se sont multipliées en 2017. Sauf que l'Etat choisit une politique de déni ou d'ignorance de ces revendications, quand ce n'est pas simplement la répression. Parmi les milliers de mouvements sociaux, la LADDH en cite quelques-uns qui ont paralysé le pays comme la grève des travailleurs de la maintenance aérienne, d'Algérie Poste, du ministère des Finances, de la société Naftal, de la Société nationale de transport ferroviaire, et même celle des médecins.
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En Algérie, affirme le journal, ceux qui veulent défendre "leurs droits aussi bien civils et politiques, qu’économiques, sociaux et culturels font l’objet de discriminations, d’arrestations".
Selon la LADDH, la politique de logements sociaux est un échec, puisqu'il n'a servi que les intérêts des mafieux et les contesttaions sont systématiquement étouffées pour éviter qu'on pointe du doigt le sommet de l'Etat. Ainsi, "le phénomène des constructions anarchiques s’est amplifié par l’intermédiaire de lobbys acheminant des individus déshérités dans le but d’opérations de business sans que les autorités interviennent pour éradiquer ce fléau". En plus clair, des lobbys s'accaparent illégalement du foncier destiné aux logements sociaux, font de la spéculation, profitent des subventions et se remplissent les poches sans que les ayant-droits ne puissent faire entendre leur voix.
En matière de santé publique, les Algériens ont droit à une situation tout aussi désolante. Puisque les familles algériennes ont vu leurs dépenses pour raison sociale s'apprécier de façon exagérée à cause de la faillite "du système de l'assistance sanitaire".
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En matière de droit de l'enfance, c'est encore plus affligeant. "Malgré que l’Algérie ait parafé la convention des droits de l’enfant et ses deux protocoles annexes, force est de constater que la situation de l’enfance s’est davantage dégradée avec notamment la consommation des alcaloïdes, les agressions sexuelles sur les enfants et leur exploitation dans le travail", écrit toujours le journal en citant le rapport. Les chiffres illustrent parfaitement l'enfer que vit l'enfance algérienne. Ils sont 13.000 jeunes de moins de 18 ans à faire l'objet de sévices sexuels, de meurtres, d'enlèvements ou de violences physiques. 400.000 jeunes enfants en âge d'être scolarisés n'ont jamais fréquenté l'école. 200.000 jeunes Algériens sont exploités sur le marché noir comme travailleurs.