L'histoire ne dit pas si c'est là la recette que propose l'ex-ministre de l'Energie aux Algériens, mais son raisonnement a de quoi faire sourire. En conférence voici quelques jours, Chakib Khelil a expliqué la chute du dinar algérien par "l'effondrement des cours du baril de pétrole". Jusqu'ici rien d'étonnant, mais les choses se sont corsées quand il s'est lancé dans une comparaison burlesque avec la monnaie des pays voisins.
"Le cours d'une monnaie dépend de ses échanges extérieurs", a-t-il ainsi expliqué. "Le dinar dépend du cours des hydrocarbures", lequel procure des devises qui soutiennent l'économie algérienne. "Quant à la Tunisie ou à l'autre pays (le Maroc, Ndlr), ils ont le tourisme, la drogue ou le terrorisme qui leur procurent des devises", a-t-il péremptoirement déclaré.
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S'il s'était arrêté là, peut-être que la presse algérienne l'aurait épargné. Mais ayant ressenti une pointe d'incrédulité dans l'assistance, Chakib Khelil s'est enfoncé dans des explications vaseuses, pour tenter d'expliquer le fond de sa pensée. "Quand un terroriste arrive dans un pays, il ramène avec lui des dollars ou des euros, ce qui renforce la monnaie locale".
Ces propos, qui surviennent dans un contexte où des Algériens ayant du pouvoir et de l'entregent se sont lancés dans un vaste trafic de drogue, ne font qu'accréditer la thèse selon laquelle l'affaire des 701 kg de cocaïne - en mai dernier, une cargaison de produits alimentaires dissimulait en son sein cette drogue en très grandes quantités - a été pensée en très haut lieu pour sortir l'Algérie de la crise. En effet, le dinar a perdu près de 30% de sa valeur en quelques mois, à cause du déficit de la balance des paiements.
L'année dernière, rappelons que Abdelkader Messahel avait créé un incident diplomatique entre le Maroc et l'Algérie en se lançant dans de hasardeuses déclarations. Il avait en effet accusé les banques marocaines de devoir leur succès en Afrique au blanchiment de drogues.