Alors que l'Algérie ne cesse d'être indexée pour n'offrir aucune perspective à sa jeunesse, qui en devient réduite à se jeter dans la Méditerranée, l'appareil de propagande du régime n'a pas trouvé mieux que d'accuser le Maroc d'avoir kidnappé une quinzaine de ces jeunes clandestins, disparus en mer il y a un an déjà.
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Dans son édition de ce week-end, le quotidien El Watan a osé titrer: "nos enfants seraient en prison au Maroc", une accusation qui n'est fondée que sur de vagues suppositions. Car, écrit le journaliste, les familles "affirment avoir réussi à joindre «ces malheureux herragas» au téléphone, 48 heures après l’entame de leur aventure périlleuse". Pourtant, l'auteur de cet article aurait pu se rendre compte du ridicule dont il s'est couvert en écrivant lui-même "malheureux herragas" et "aventure péilleuse", tout en se permettant d'insinuer que le Maroc a une quelconque part de responsabilité dans leur disparition...
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Où étaient donc les autorités algériennes quand ces 15 jeunes (et des milliers d'autres) prenaient la mer? C'est d'ailleurs la question que les chancelleries européennes n'arrêtent de se poser.
La semaine dernière, Angela Merkel est venue, insistante, parler uniquement de la question du retour des milliers de migrants clandestins algériens. Trois semaines auparavant, le ministre de l'Intérieur italien avait provoqué le courroux d'Alger en se demandant "pourquoi tant d'Algériens fuyaient leur pays". Quant à l'Espagne, c'est un éminent intellectuel algérien,Madjid Boutemeur, ex-professeur de l'université Mouloud Mammeri de Tizi Ouzou, qui reprochait, fin août dernier, aux autorités de ne rien faire pour rapatrier des milliers de corps d'algériens enterrés sur les plages espagnoles.
Les enfants d'Algérie, un des premiers producteurs d'hydrocarbures dans le monde, n'ont pas vu la couleur des 1000 milliards de dollars engrangés par ce pays entre 2000 et 2016. Pour ce régime, accuser le Maroc est une façon facile de noyer le poisson...