Algérie. Crise de l'APN: "la panique pousse le régime Bouteflika à la déraison"

Sofiane Djilani, leader du parti Jil Jadid (Nouvelle génération)

Sofiane Djilani, leader du parti Jil Jadid (Nouvelle génération). DR

Le 08/10/2018 à 10h04, mis à jour le 08/10/2018 à 10h07

Le régime algérien aux abois prend des décisions aussi hasardeuses que dangereuses et veut confisquer le pouvoir tout en écartant ceux qui pourraient se dresser contre ses folles ambitions. Le parti Jil Jadid fait une analyse sans concession de cette situation.

Réuni hier, dimanche 7 octobre 2018, le conseil national du parti Jil Jadid (nouvelle génération) n'a pas trouvé de mots assez durs pour qualifier la situation actuelle en Algérie. Le parti de l'opposant Sofiane Djilali estime ainsi que les remous au sein de l'Assemblée nationale populaire algérienne ne sont rien d'autre que "les manifestations d'une fin de règne chaotique" pour le Front national populaire, mais surtout pour Abdelaziz Bouteflika lui-même. "La fébrilité qui s’est emparée du pouvoir démontre, s’il en est encore besoin, qu’il est aux abois et que la panique qui s’empare de lui le pousse à la déraison", analyse-t-il. 

Après avoir rappelé que "les pouvoirs présidentiels sont confisqués par l'entourage de Bouteflika", il note que "l’Assemblée nationale populaire est atteinte par les répliques de cette grave rupture constitutionnelle, prémisses probables de prochaines secousses à d’autres niveaux". 

Les membres de Jil Jadid ne sont pas les seuls à s'inquiéter de ce qui se déroule actuellement sous les yeux des Algériens. Même les partenaires étrangers "sont surpris et choqés par l’absence de compassion et de sens de la dignité face à l’instrumentalisation d’un homme dont les quelques rares apparitions publiques sont à l’évidence un calvaire pour lui et pour ses concitoyens". 

Le communiqué du conseil national va plus loin et constate une prise de distance des partenaires étrangers du régime de Bouteflika qui ne veulent plus se salir les mains. Ils ont visiblement compris "que l’obsession du 5e mandat mènera non seulement l’Algérie mais aussi toute la région vers un dangereux chaos, y compris pour la rive nord de la Méditerranée". 

Au-delà du politique, le népotisme et la mal-gouvernance n'ont pas fini de faire des ravages sur le plan économique, estime toujours le parti de Sofiane Djilali. il estime que "la planche à billets" produira encore quelques "méfaits", au-delà, dit-il, "de la fuite des capitaux et de l'affaiblissement de la confiance". Chômage et inflation glopante guettent... 

Par Djamel Boutebour
Le 08/10/2018 à 10h04, mis à jour le 08/10/2018 à 10h07