Alors que Djamel Ould Abbès vient d'en faire l'annonce en grande pompe, la candidature de Abdelaziz Bouteflika pour un cinquième mandat a été acté par le Front de libération nationale (FLN), la presse a choisi d’en faire un traitement marginal. En effet, dans les journaux algériens de ce lundi matin, de rares manchettes sur cette déclaration apparaissent ça et là. Beaucoup ont choisi de ne pas s'étaler sur cette information.
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Sur la Une d'El Watan, pas un seul commentaire sur l'annonce de Djamel Ould Abbès qui affirmait hier dimanche 28 octobre que "le président Bouteflika, également président du parti, est le candidat du FLN à l'élection présidentielle prévue en 2019". Le premier quotidien algérien a choisi de traiter à sa Une la "Flambée des prix sur le marché des fruits et légumes", pointant le "Diktat des intermédiaires". Il a aussi préféré relayer la grogne des Syndicats de l'Education qui "dénoncent une "gestion opaque"" de la filière.
Chez les confrères de Liberté également, pas une seule ligne sur cette déclaration. On consacre le premier sujet du journal à la grève qui secoue les lycées en Kabylie, dont plusieurs refusent de faire cours, pour dénoncer la marginalisation du Tamazight. Il faut davantage fouiller sur cette première page pour trouver quelque part un titre, à peine visible et qui en parle de manière indirecte. "Le porte-parole du RND (Rassemblement national démocratique, Ndlr) affirme qu'il n'y a pas de candidat de consensus à part Bouteflika", écrit le quotidien en surtitre, avant de souligner en titre et en gras "Une prolongation de règne par défaut".
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Dans le quotidien d'Oran, on est préoccupé par le fait que "Les hydrocarbures ne vont plus assurer la croissance" algérienne, mais aussi par la tuerie qui a eu lieu dimanche à plusieurs milliers de kilomètres de là aux Etats-Unis et qui a fait 11 morts. Pendant ce temps, le chroniqueur du Journal Kamel Daoud met sur son "Banc Public", les "Peurs des Algériens".
En revanche, on peut voir ici et là, cette candidature à un cinquième mandat, mais toujours parmi les sujets secondaires. C'est le cas dans le quotidien arabophone El Waqt El Djazaïr ou encore son pendant francophone le Temps d'Algérie, en citant de façon ramassée Ould Abbès: "Bouteflika est notre candidat". Sans plus. Mais parmi les gros titres, on préfère évoquer "l'opposition divisée à l'APN" ou encore "les 89 décès dus aux asphyxies et intoxications par les gaz brûlés". Il y a aussi les craintes de voir "les réserves de change n'être plus que de 34 milliards de dollars en 2021". Bref, pour la presse algérienne, les sujets sur le quotidien difficile des 40 millions d’habitants du pays sont nettement plus importants que cette annonce.