La situation se corse pour les députés algériens. Après les refus de visas Schengen par les autorités consulaires françaises à bon nombre de députés algériens, pour trafics de visas, c’est autour des autorités espagnoles de prendre des mesures pour durcir les conditions d’octroi de visas Schengen aux élus du peuple algérien.
Désormais, les députés algériens et leurs proches, recommandés par l’Assemblée populaire nationale (APN), demandeurs de visas Schengen dans les consulats espagnols, sont tenus de se présenter pour signer un engagement sur l’honneur. Plus précisément, ils doivent signer un «engagement de retour» en Algérie après l’expiration du visa qui leur a été accordé.
Avec cette mesure, les autorités ibériques souhaitent avoir la certitude que les députés algériens et leurs familles reviendront en Algérie une fois leur visa arrivé à expiration.
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Cette décision intervient après celle prise par les autorités consulaires françaises, qui ont restreint l’octroi de leurs visas aux députés algériens. Ces derniers et leurs familles ne bénéficient plus systématiquement de privilèges lors de leurs demandes de visas Schengen.
La décision espagnole était attendue, du fait que certains députés et leurs familles, face aux restrictions imposées par les services consulaires françaises en Algérie, ont tenté de contourner celles-ci en sollicitant un visa Schengen via les autorités consulaires espagnoles. Et une fois le titre de voyage obtenu, ils partaient alors s'installer en toute facilité en France.
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Or, les autorités françaises ont remarqué que les députés algériens qui voyageaient avec des membres de leurs familles et leurs proches ont tendance à revenir seuls, laissant sur place les personnes qui les avaient accompagnés.
Ces dernières y restaient à l’expiration de leurs visas et gonflent ainsi le nombre d’Algériens en situation irrégulière en France.
Cette situation fait qu’Alger se trouve actuellement dans le collimateur de la Commission de l’Union européenne qui a inclut l’Algérie dans la liste de 17 pays concernés par le principe «Visa contre le rapatriement des immigrants illégaux».
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Il faut dire que le nombre d’Algériens en situation irrégulière ne cesse de croître au sein de l’Espace Schengen.
Selon le Directeur central de la police française des frontières, Fernand Gontier, qui avait sollicité du Sénat français un durcissement des conditions de l'octroi des visas aux Algériens, «les Algériens représentent la deuxième communauté la plus importante en situation irrégulière sur notre territoire. Nous effectuons plus de 10.000 interpellations par an. Beaucoup d’Algériens arrivent avec des visas mais ne repartent plus».