Non seulement Kamel Hachouf n'est plus maire de Khenchela, ville située au pied du massif de l'Aurès, mais en plus, il a été lourdement condamné par le tribunal correctionnel de la commune de Ouled Rechache. Le désormais ex-maire de la ville a écopé d’une peine de 5 ans de prison ferme, pour «faux et usage de faux», «falsification» et «abus de pouvoir».
Kamel Hachouf a été destitué de ses fonctions le 19 février dernier, après avoir clairement exprimé son opinion politique aux citoyens de la ville, en interdisant catégoriquement aux citoyens de soutenir le candidat à la présidentielle Rachid Nekkaz.
Après avoir posté, sur un réseau social, son soutien à la candidature du président Bouteflika à un cinquième mandat, il avait défié Rachid Nekkaz: «je serai sur le terrain, que Nekkaz ou Ali ou Mhand viennent, c’est moi qui décide».
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Cette déclaration avait provoqué l’ire des citoyens de la commune qui ont rapidement assiégé le siège du conseil municipal.
Toutefois, pour de nombreux Algériens, l’ex-maire, qui a fait l’objet de poursuites judiciaires pour des crimes ou des délits en rapport avec les deniers publics, a été lourdement condamné surtout à cause des conséquences de son geste.
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Son geste avait poussé la population à décrocher (et surtout à piétiner) le portrait du président Abdelaziz Bouteflika.
Un sacrilège pour un président encore en exercice, et que certains membres du FLN n'hésitent pas à comparer à un prophète.
Les images de la manifestation à Khenchela, qui ont fait le tour du monde, ont scandalisé les dirigeants algériens.
Le Wali de la région avait immédiatement suspendu Kamal Hachouf et c'est aujourd’hui au tour de la justice de le condamner lourdement.
Le procureur avait même requis une peine de 10 ans d’emprisonnement.