Malgré leur devoir de réserve, les généraux algériens à la retraite sont sensibles à la situation que traverse le pays.
C’est dans cette optique que nombre d’entre eux sortent de leur mutisme, en dépit des menaces que cela peut leur entraîner, pour cracher des vérités à la nomenclature dirigeante.
Dernier en date, le général à la retraite Hocine Benhadid, qui vient de faire une sortie fracassante dans les colonnes d’El Watan. Dans cet entretien, il répond à la sortie de Mohamed Gaïd Salah, vice-ministre de la Défense et chef d’état-major de l’armée algérienne, sur les manifestations du peuple algérien contre le 5e mandat de Bouteflika. «Contrairement à Gaïd Salah, je considère que l’Algérie est en sécurité, ce que lui ne dit pas. Il parle du danger extérieur. Qu’il dise lequel? C’est lui qui a créé ce danger».
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Pour le général à la retraite, l’Algérie dispose des forces nécessaires pour faire face à toute menace extérieure. Pour lui, «Gaïd Salah dramatise les choses» et il «doit arrêter d’essayer de faire peur au peuple algérien».
Avec cette sortie, le chef d'état-major essaye tout simplement de détourner le peuple algérien de la réalité. Pour lui, «Gaïd Salah attend juste la mort de Bouteflika pour prendre sa place. Il est sûr que si ce dernier décède, c’est lui qui reprendra les rênes du pays».
Selon Houcine Benhadid, l’Algérie est actuellement gérée par deux personnes: Saïd Bouteflika, le frère du président, et Gaïd Salah, vice-ministre de la Défense et chef d'état-major de l'armée algérienne, qui ont consolidé leur position en plaçant chacun ses hommes de main au sein du complexe politico-militaire qui dirige le pays.
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On comprend alors aisément les purges qui ont touché l’armée et la sécurité algérienne en 2018 et début 2019. Une purge qui a décapité la grande muette algérienne de ses généraux permettant à Gaïd Salah de placer ses pions.
Ainsi, il lui sera plus facile de s’imposer comme le seul homme fort à même de remplacer le président Bouteflika, une fois celui-ci mort.
Selon Benhadid, les deux hommes, avec la complicité du Premier ministre Ahmed Ouyahia, «ont trouvé un terrain d’entente pour prolonger le règne de Bouteflika».
Du coup, le général à la retraite demande au peuple algérien de poursuivre son combat contre les fabulations de Gaïd Salah et le pouvoir qu’il qualifie de «pourri et corrompu».
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Enfin, Benhadid avance comme solution, pour éviter que le général ne prenne le pouvoir, l’application de l’article 102 de la Constitution pour annoncer la vacation du poste de président. Ensuite, destituer tous les responsables illégitimes nommés par Saïd Bouteflika dont l’actuel président de l’Assemblée algérienne, les membres du Conseil constitutionnel, etc. Enfin, mettre en place un Comité des sages (Ali Yahia Abdennour, Ahmed Taleb Ibrahimi, Boualem Benhamouda, etc.) qui nommera un gouvernement de transition pour préparer une élection présidentielle crédible et transparente..