La situation se corse pour Abdelaziz Bouteflika, président-candidat à un 5e mandat à la tête de l’Algérie. Hospitalisé depuis une quinzaine de jours en Suisse, le président fait l’objet d’une procédure judiciaire inattendue. En effet, selon la Tribune de Genève (TDG), l’avocate Saskia Ditisheim, inscrite au barreaux de Genève, Paris et New York, et non moins présidente de la section suisse d’Avocats sans frontières, a déposé une requête visant le placement sous curatelle du chef de l’Etat algérien.
L’avocate demande à la justice helvétique «la nomination d’un ou plusieurs curateurs en invoquant l’étant de santé de M. Bouteflika».
Elle sollicité «d’autoriser les curateurs à délier les médecins des Hôpitaux universitaires de Genève» du «secret médical», à l’égard du président Bouteflika. Cette procédure permettra ainsi d’obtenir une attestation médicale juste et prendre les mesures nécessaires pour la protection des intérêts du président.
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Pour cela, «ce curateur devra être nommé en dehors du cercle entourant le président et devra nécessairement faire preuve de neutralité et dénué de tout conflit d’intérêt éventuel», souligne l’avocate.
Outre le fait qu’avec cette procédure, on sera clairement si Bouteflika est apte ou non à diriger son pays, elle va contraindre aussi l’entourage du président à solliciter l’aval des curateurs avant toute communication officielle. Cela permettra ainsi d’éclairer davantage sur les communiqués qu’on attribue au président qu’on dit trop souffrant.
Selon l’avocate, le tribunal de Genève est compétent pour le placement du président algérien sous curatelle «dès lors qu’il est hospitalisé» dans la ville.
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Reste à savoir si les autorités helvétiques vont juger ou non la recevabilité de cette requête qui pourrait avoir des conséquences sur la suite à donner au 5e ma ndat de Bouteflika.
Selon la TDG, citant un juriste suisse, Nicolas Jeandin, «il revient aux autorités algériennes de déterminer si un citoyen doit être placé sous mesure de curatelle». Toutefois, ajoute t-il, «si un tribunal suisse estime qu’il existe un besoin urgent de protéger un individu vulnérable, il pourrait intervenir».