C’est un euphémisme de soutenir que le président Abdelaziz Bouteflika est gravement malade. D’ailleurs, il est hospitalisé depuis 10 jours en Suisse.
D’ailleurs, selon La Tribune de Genève, il se remet difficilement de son AVC de 2013 et se trouve sous une «menace vitale permanente». «Et en trois ans, sa situation s’est dégradée de manière perceptible. D’un état de fragilité, mais permettant une vie à peu près normale, il s’est transformé en patient dont l’état est très précaire et nécessite des soins constants», relève la Tribune de Genève.
Malgré son état grabataire, le président Bouteflika, qui a dirigé l’Algérie depuis des années par délégation et procuration, a déposé un dossier de candidature dans lequel figure «un certificat médical délivré à l’intéressé par des médecins assermentés», comme l’oblige la loi et prouvant que le président Bouteflika est apte physiquement et mentalement à encore diriger l’Algérie pour un nouveau mandat.
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Or, le président est mal-en-point depuis son AVC qui l’a cloué dans un fauteuil roulant en 2013. En plus, l’hospitalisation actuelle du président aux Hôpitaux universitaires de Genève (HUG) n’augure rien de bon pour les observateurs avertis. Son état de santé semble s’être détérioré, l’empêchant d’ailleurs de retourner en Algérie pour déposer, comme le veut la constitution, son dossier de candidature.
Preuve de la dégradation de santé, le président a changé de lieu de traitement. Traditionnellement, les médecins traitant Bouteflika sont à la clinique de Genolier où il se rend depuis 1983. Seulement, cet établissement est jugé moins médicalisé que les Hôpitaux universitaires de Genève (HUG).
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Dans ces conditions, la question que tout le monde se pose est de savoir qui a délivré ce certificat médical au président Bouteflika.
Face à cette entorse, après celle du dépôt du dossier par procuration, alors que la constitution algérienne est claire sur ce point en soulignant noir sur blanc que le dépôt doit se faire par le candidat en personne, le Conseil de l’ordre des médecins algérien est sorti de sa réserve.
Ainsi, dans un communiqué rendu public, le Conseil de l’ordre des médecins a mis en garde les institutions chargées d’examiner la validité des certificats médicaux, délivrés aux candidats à la présidence. De même, il attire l'attention de ces institutions quant à l’obligation pour les auteurs desdits certificats d'être inscrits au tableau de l’ordre des médecins.
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L’ancien ministre des Finances algérien installé en Suisse, Ali Benouari, est d’ailleurs catégorique sur la non recevabilité de la candidature de Bouteflika du fait, explique-t-il, dans un entretien accordé à la Tribune de Genève, «qu’il n’y aura aucun médecin en Algérie qui acceptera de signer les certificats médicaux attestant qu’il est en bonne santé. C’est un secret de polichinelle. Il n’a pas réapparu en public depuis des mois. Nous savons aujourd’hui qu’il est hospitalisé à Genève».
Pour le moment, l’identité du médecin qui a signé ce fameux certificat médical reste inconnue. Et il ne faut pas compter sur la Cour constitutionnel pour invalider la candidature du président à cause d’un certificat médical contraire à la réalité.