Cette ambiance de fin de règne en Algérie est décidément riche en rebondissements. Certains de ses aspects ressemblent même à une tragédie grecque, riche en rebondissements. Le nouvel acteur qui vient d'en intégrer le choeur n'est autre que l'ex-président algérien Liamine Zeroual, qui est entré sur scène alors que l'on croyait l'épilogue tout proche.
Liamine Zeroual confirme ainsi avoir rencontré le général Mohamed Mediene alias "Toufik", le fameux et mystérieux ex-chef des services secrets, qui serait toujours aussi actif qu'avant 2015, date de son limogeage officiel et de la dissolution du DRS, les services secrets algériens qu'il dirigeait.
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"J’ai reçu, le 30 mars, à sa demande, le général de corps d’armée à la retraite Mohamed Mediene, qui m’a proposé de présider l’instance de gestion de la période transition. Il m’a confirmé que cette proposition est le fruit d’un accord avec Saïd Bouteflika, conseiller à la présidence de la République", a-t-il révélé dans une déclaration envoyée aux médias algériens.
Il affirme ainsi en filigrane avoir gentiment décliné cette offre faite par Toufik, estimant qu'il faut faire entièrement confiance aux millions de manifestants algériens, qui réclament un changement de système.
Selon Liamine Zeroual, il n'est pas opportun d'"entraver la marche du peuple algérien qui a récupéré sa souveraineté".
Au contraire, il faut se sentir fier, estime-t-il, lorsque des millions d’Algériennes et d’Algériens sortent dans la rue pour réclamer "une Algérie démocratique avec enthousiasme".
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Sa conclusion est donc sans appel: "aujourd’hui, et devant la gravité de la situation, il est du devoir des décideurs de faire preuve de raison et se montrer à la hauteur de notre peuple pour éviter tout dérapage".
Soulignons que le nom de Liamine Zeroual est cité depuis deux ou trois jours dans la presse comme étant l'homme-providence qui pourrait éventuellement remplacer Bouteflika à la tête du pays pour piloter une période de transition qui s'annonce d'ores et déjà chaotique.
L'idée, désormais avortée, était donc de faire de cet ex-chef d'Etat le président du Sénat, deuxième personnage de l'Etat dans l'ordre protocolaire.
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Cela aurait nécessité de pousser à la démission Abdelkader Bensalah afin de placer Liamine Zeroual à la tête de la Chambre haute du Parlement.
Ce qui n'aurait dû être, en théorie, qu'une simple formalité. C'est raté.