Vidéo. Algérie: d’impressionnantes foules avec des messages clairs au système politico-militaire

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Le 06/04/2019 à 14h57, mis à jour le 06/04/2019 à 14h57

VidéoPour le 7e vendredi de contestation contre le système, les manifestants ont été encore plus nombreux. C’est dire que la démission de Bouteflika ne suffit pas. C’est le système politico-militaire symbolisé dorénavant par Gaïd Salah et les «3B» -Bédoui, Bensalah et Bélaiz- qu’ils souhaitent dégager.

Ceux qui s’attendaient à une baisse du nombre des manifestants après la démission du président Bouteflika se sont trompés lourdement.

Pour le 7e vendredi de contestation contre le régime, les manifestants ont été encore plus nombreux.

Ce sont des marrées humaines qui se sont déversées dans les grandes villes algériennes: Alger, Oran, Bordj Bou Arredji,…, et partout ailleurs en Algérie.

A travers ces mobilisations, les manifestants ont montré clairement que le départ de Bouteflika n’st qu’une étape dans leur marche vers la démocratie réelle. A ce titre, il demande à ce que tout le système, qui gère l’Algérie depuis plusieurs décennies, dégage.e.

Dans leurs slogans, ils ont clairement martelé «Oui à l’article 7 et 8, Non à l’article 102 de la constitution». En clair, ils ont expliqué clairement leur opposition à l’article 102 évoqué par Gaïd Salah, qui est désormais en première ligne face aux manifestants.

Des messages écrits sur de nombreuses pancartes par des hommes et des femmes demandent le «démentellement de tout le système» et que les dirigeants qui se sont succédés au pouvoir rendent des comptes.

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Posted by Journal el Bilad on Friday, April 5, 2019

Au nouvel homme fort de l’Algérie, le général de corps d’armée Ahmed Gaïd Salah, les manifestants ont fait comprendre qu’il ne fait pas parti de la solution et donc de la transition. Surtout, ils ont clairement expliqué qu’ils ne souhaitent pas une révolution à l’égyptienne. En clair, si les manifestants sympathisent avec l’armée, ils exprimet aussi leur opposition au chef de l’armée avec le slogan «Gaïd Salah, le peuple n’est pas dupe».

Après tout, l’homme est au cœur du système pour avoir servi le clan Bouteflika durant 15 ans et surtout d’avoir été l’un des soutiens du 5e mandat. Les manifestants n’ont certainement pas oublié ses menaces à leurs encontre au début des manifestations. En conséquence, ils ne souhaitent pas que l’armée confisque leur révolution pacifique.

De même, ceux qui assurent la transition à côté de Gaïd Salah, appelés désormais les «3B» -Bédoui (Premier ministre), Belaiz (président de la Cour constitutionnel) et Bensalah (président du Sénat)- sont poussés vers la srtie. Dans ce contexte, il est fort probable que Gaïd Salah, qui a confisqué certains pouvoirs du président démissionnaire, dans sa quête de sauver sa tête, pousse ceux-ci à la démission.

Les manifestants ont aussi profité de ce 7e vendredi de contestation pour répondre à la demande de pardon du président Abdelaziz Bouteflika en scandant «Ulac smah ulac», «pas de pardon». Mieux, ils demandent désormais que tous ceux qui ont dirigé le pays rendent des comptes.

Ils n’ont pas, non plus, épargné les politiciens qui ne sont plus aux affaires, à l’image de Saïd Sadi du Rassemblement pour la culture et la démocratie (RCD).

Pour les manifestants, tous ceux qui ont trempé dans le système durant ces dernières décennies doivent quitter, y compris les militaires qui essayent de se mouvoir tardivement en protecteurs du peuple.

Par Karim Zeidane
Le 06/04/2019 à 14h57, mis à jour le 06/04/2019 à 14h57