Algérie. Consultations politiques: l’opposition dit non à Bensalah

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Le 20/04/2019 à 18h59, mis à jour le 20/04/2019 à 19h06

Les consultations politiques annoncées par le président par intérim Abdelkader Bensalah, le lundi 22 avril, se feront sans l’opposition algérienne. Cette dernière a jugé celles-ci «inopportune» et «hors sujet», au moment où les manifestants exigent le départ de tout le système.

Comme attendu, l’opposition algérienne ne participera pas aux consultations politiques annoncées, le vendredi 19 avril, par le président par intérim Abdelkader Bensalah.

Ces rencontres qui ont pour objectif d’examiner les mesures à prendre en prévision de l’élection présidentielle du 4 juillet prochain visaient surtout à donner une certaine légitimité au président intérimaire sachant que l’élection présidentielle a de très forte chance de ne pas se dérouler le 4 juillet prochain.

Ainsi, les partis le PT, l’UFDS, le RCD, Adala, Talaei El Houriet, le FFS,… et tant d’autres partis politiques de l’opposition algérienne ont décliné l’invitation.

Pour le président de Talai’e el Hurroyet, Ali Benflis, qui a décliné les consultations politiques, il considère celles-ci «hors sujet» et une «vaine tentative pour éviter de répondre aux exigences réelles en ce sens que le vrai sujet posé avec insistance concerne la présidence de l’Etat, la présidence de l’Assemblée populaire nationale et le gouvernement».

Selon les partis politiques, cette rencontre ne tient pas compte des exigences des manifestants qui réclament le départ de tout le système en place, particulièrement le président Bensalah et le premier ministre Bédoui. Des voix réclament de plus en plus celui également de Gaïd Salah, vice-ministre de la Défense et chef d’état-major de l’armée algérienne.

Du fait de tous ces refus émanant de partis politiques de l’opposition et de personnalités politiques algériens, cette rencontre risque de se traduire en un simple monologue entre les partisans du statu quo.

Même les partis du système (FLN, RND, TAJ, etc.), minés par des divisions internes, font profil bas face à ces consultations dont ils savent qu’elles ne peuvent pas contribuer à sortir l’Algérie de la crise politique.

Dans ce contexte, la rencontre de lundi prochain, ne peut être qu'un véritable fiasco qui pourrait sonner le glas de la solution constitutionnelle prônée jusqu’à présent par Gaïd Salah pour ouvrir la voix à la solution politique. Une porte de sortie à laquelle s'accroche le chef de l’état-major algérien. L’échec annoncé de cette rencontre va une fois pour toute enterrer le plan visant à assurer la transition politique par les hommes de l’ancien régime.

En attendant, la rue continue à manifester massivement en demandant le départ de tout le système, une condition sine qua none avant de se pencher sur le processus de transition et les personnes qui doivent mener celui-ci.

Par Karim Zeidane
Le 20/04/2019 à 18h59, mis à jour le 20/04/2019 à 19h06