Algérie: le "dialogue" voulu par le président Bensalah vire à un monologue, selon la presse

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Le 22/04/2019 à 13h14, mis à jour le 22/04/2019 à 13h16

Revue de presseAlors que pas moins d'une centaine de personnalités politiques, syndicales ou de la société civile étaient attendu à ce rendez-vous, la conférence pour un "dialogue national", de Abdelkader Bensalah n'aura pas fait foule. Lui-même n'y était pas et le peu de participants a vite tourné les talons.

Abdelkader Bensalah voulait un dialogue national ce lundi 22 avril. II est bien le seul. Autour de la table, ne s'y sont assis que les bénéficiaires des largesses du régime et les complices de ses malversations. 

Selon l'avocat kabyle Mokrane Aït Larbi, le leader du Rassemblement pour la culture et la démocratie (RCD), ce simulacre est "un dialogue pour les bénéficiaires de la corruption", destiné à "mettre les Algériens devant le fait accompli".

Car selon lui, Abdelkader Bensalah, président par intérim, est foncièrement rejeté par tous, et toute l'opposition est contre la tenue de cette conférence.

"Même les partis apprivoisés par le système ont refusé de prendre part aux consultations (...) car le peuple n’acceptera pas de donner une seconde vie au clan de la corruption; il a décidé de le démanteler par les moyens pacifiques ", a dénoncé Mokrane Aït Larbi dans un communiqué publié par le site Tout sur l'Algérie.

Sur le quotidien El Watan, l'éditorialiste Saïd Rabia est quant à lui formel. Dans un éditorial, intitulé "l'impasse politique et la fuite en avant", il affirme que "la rencontre de concertation d’aujourd’hui, initiée par la Présidence, ne mènera à rien, tant elle est majoritairement boycottée par l’opposition et les personnalités nationales".

Si toute la classe politique, les syndicats, les associations de la société civile est conviée à cette conférence, personne ne s'est montré intéressé.

"On ne se bouscule pas au portillon. Abdelkader Bensalah va se retrouver avec la clientèle habituelle du régime, puisque l’écrasante majorité de la classe politique, notamment l’opposition, et des personnalités nationales ont décliné son invitation", explique toujours El Watan.

Il aurait donc pu, visiblement, s'agir d'un monologue puisque c'est ce régime si fortement décrié qui essaie de se parler à lui même.

Mais pour le site d'information Algérie1, même ce discours à soi-même n'a pas eu lieu.

"Les Consultations politiques tournent court: même Bensalah n’y était pas!", affirme un article relantant ce qui s'est déroulé ce lundi matin, 22 avril 2019, à Alger. 

En lieu et place de Abdelkader Bensalah, c'est un pur "Bouteflikiste" qui a dirigé cette rencontre, en l'occurrence Hebba El Okbi, qui a été le secrétaire général de la présidence de l'ex-président. 

Alors que le président par intérim avait convoqué une centaine de personnalités, il n'y avait pas plus de 40 personnes physiquement présentes, au Centre international des conférences, ce lundi 22 avril. 

"En effet, seuls Belkacem Sahli de l’ANR, Fillali Ghouini d’Ennhada et Abdelaziz Belaid du Front El Moustakbel ont fait le déplacement au palais des nations", rapporte Algérie1.

D'ailleurs, l'un de ces trois leaders a vite fait de se retirer, après s'être rendu compte qu'il venait de commettre "une faute politique".

Il s'agit de Abdelaziz Belaid, qui a quitté les lieux, peu de temps après le début des travaux. Une véritable débandade. 

Par Mar Bassine Ndiaye
Le 22/04/2019 à 13h14, mis à jour le 22/04/2019 à 13h16