Après Ali Haddad, l'ex-patron des patrons, les grands chefs d'industrie algériens sont en train de tomber les uns après les autres entre les mains de la justice. Et tout porte à croire qu'il s'agit là d'une vaste purge, qui n'en est qu'à ses débuts, et qui suit implacablement la logique édictée par le général Ahmed Gaïd Salah.
Actuellement en état d'arrestation selon ces deux médias algériens, l'archimilliardaire Issad Rebrab serait poursuivi pour "surfacturation, fausses déclarations sur le mouvements des capitaux, importation avec avantages douaniers du matériel usagés". La fortune de Rebrab est évaluée à quelque 3,7 milliards de dollars, faisant de lui l'homme le plus du Maghreb.
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La semaine dernière, après son audition, il avait déclaré avoir été interrogé sur les blocages de ses activités par le régime de l'ex-président Bouteflika, notamment les importations de machines industrielles destinés à la trituration pour la fabrication d'huiles de table.
Mais cette version avaient été démentie par des sources anonymes, citées par la presse.
"Rebrab n’a pas été arrêté. On s’est présenté ce matin à 9h30, il est en train d’être entendu sur le blocage Evcon", affirme, de son côté, au site Tout Sur l'Algérie, Mouloud Ouali, directeur de communication du groupe privé de Issad Rebrab.
Ce matin même, lundi 22 avril, Rebrab maintient cette version des faits sur Twitter: "dans le cadre du blocage de notre projet Evcon, je me suis présenté de nouveau ce matin à la brigade de gendarmerie de Babjdid nous poursuivons l'étude de de l'affaire de nos équipement retenus au port d'Alger depuis juin 2018", a-t-il tweeté.
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En plus de Issad Rebrab, la gendarmerie aurait également arrêté les frères Kouninef, de riches hommes d'affaires, connus pour leur proximité avec Saïd Bouteflika, frère de l'ex-président, contrairement à Issad Rebrab, qui n'était par proche de lui.
La justice reproche aux Kouninef la "conclusion de marchés publics avec l'Etat et [le] non respect des engagements contractuels, [un] trafic d'influence avec des fonctionnaires publics et détournement de foncier".
La presse algérienne avait fait état de lien étroit entre Saïd Bouteflika et plusieurs hommes d'affaires qui pourraient connaitre le même sort. Elle avait parlé de soirées de débauche dans une villa louée par Ali Haddad, où s'invitaient alcool, prostituée et business.
Il y avait "entre autres, N. K., une ancienne et solide relation de Said, milliardaire connu sur la place, aujourd’hui associé à
plusieurs entreprises grâce à Saïd Bouteflika qui lui a facilité les crédits et l’appui nécessaire", affirmait Le Matin d'Algérie, dans un article paru il y a deux semaines.
Fait aussi partie de cette drôle de bande, "Amine D., associé à Mourad O., propriétaire d'une grande entreprise d'importation de voitures, et connu pour les cadeaux (voitures de luxe) aux personnalités les plus influentes du pays avec qui il entretenait d'importantes relations privilégiées".
Parmi eux, figure aussi "O.H., propriétaire de la promotion les Dunes et de la station de jeux à Chéraga, mais aussi un ancien ministre de Bouteflika"
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Ahmed Gaïd Salah avait dénoncé, lors de son dernier discours du mardi 16 avril dernier, les auteurs de la gabegie contre le trésor public algérien. "Dans ce contexte, et comme j’ai souligné lors d’occasions précédentes la nécessité pour la justice de poursuive les individus impliqués dans des affaires de corruption, nous attendons à ce que les instances judiciaires concernées accélèrent la cadence du traitement des différents dossiers concernant certaines personnes ayant bénéficié indument de crédits estimés à des milliers de milliards, causant préjudice au Trésor public et dilapidant l’argent du peuple", avait-t-il lancé. Visiblement, ses menaces sont actuellement mises à exécution. Affaire à suivre avec attention...