En Algérie, les langues se délient. Les révélations que la presse publie montrent le degré de déchéance de ce qui était devenu une vraie République des copains et des coquins.
Dans sa livraison de vendredi 5 avril, Le Matin d'Algérie apporte des révélation on ne peut plus croustillantes sur la Villa du Chemin Mackley de Saïd Bouteflika, décrite comme un haut lieu de débauche et, ni plus ni moins, comme le siège officieux de la présidence.
"C'était le QG de Saïd Bouteflika, disent-ils, El-Maâlem [le patron, Ndlr] comme l'appellent ses compagnons de soirée orgiaques", écrit Le Matin d'Algérie. Le titre de cet article est assez évocateur: "Saïd décidait de l'Algérie entre prostituées, whisky et cocaïne".
"La villa du chemin Mackley, à Ben Aknoun, louée par Ali Haddad [l'ex-patron des patrons, Ndlr], était le véritable siège de la présidence de la république", note toujours le journal.
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En plus de Saïd Bouteflika et de son ami Ali Haddad, le matin cite les initiales de plusieurs autres personnes, essentiellement des hommes d'affaires que les Algériens n'auront aucun mal à identifier.
Il y avait "entre autres, N. K., une ancienne et solide relation de Said, milliardaire connu sur la place, aujourd’hui associé à plusieurs entreprises grâce à Saïd Bouteflika qui lui a facilité les crédits et l’appui nécessaire", affirme toujours le journal.
Fait aussi partie de cette drôle de bande, "Amine D., associé à Mourad O., propriétaire d'une grande entreprise d'importation de voitures, et connu pour les cadeaux (voitures de luxe) aux personnalités les plus influentes du pays avec qui il entretenait d'importantes relations privilégiées".
Parmi eux, figure aussi "O.H., propriétaire de la promotion les Dunes et de la station de jeux à Chéraga, mais aussi un ancien ministre de Bouteflika".
Enfin, la liste de Le Matin est close par "A. B. qui fut, dans ses heures de gloire, Monsieur Industrie et directeur de la campagne de Bouteflika pour le 4e mandat".
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Cette joyeuse bande s'y donnait rendez-vous pour des soirées bunga bunga, "plusieurs jours par semaine". Mais c'est ici, aussi et surtout, que les plus importants marchés publics étaient octroyés par Said, alias " "El- Maâlem", un verre à la main, dans une ambiance de cocaïne et d'alcool coulant à flot".
"Pendant ces soirées, Saïd et ses amis faisaient des montages et des calculs, repèraient et listient les responsables qui refusent de jouer le jeu, les cadres honnêtes qui bloquent leurs dossiers au niveau de toutes les institutions du pays… Souvent le limogeage ou la destitution se décidait sur place", explique Le Matin d'Algérie.
Ali Haddad y est décrit comme celui qui activait les manettes et qui "profitait de ces soirées pour renforcer son influence déjà énorme puisque ce milliardaire pouvait orienter la politique du pays, en imposant la nomination des ministres et des cadres des différents ministères afin de lui faciliter l’obtention des marchés importants".
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A titre d'exemple, le journe évoque "le dossiers des différents projets de l’hydraulique", leque "serait déjà entre les mains de la justice".
Il affirme également que "le milliardaire N. K., avec l'aide du ministre A.B qui lui remettait des dossiers ficelés déposés par d’autres entreprises honnêtes qui postulaient pour des appels d’offres. N.K. n'avait qu’à modifier l’entête et s’approprier le travail des autres pour obtenir les marchés".
Le même N.K. est décrit par le journal comme un véritable prédateur foncier, qui s'est fait attribué des milleirs "d’hectares à travers tout le pays notamment à Oran et Larbatache".
Il aurait aussi réussi à décrocher "des marchés importants grâce à la ministre des Télécom, Houda Feraoun, sans parler des marchés pour la construction de l’autoroute reliant l'Est à l'Ouest [de l'Algérie, Ndlr], et des relations juteuses avec une entreprise chinoise spécialisée dans l’exploitation de gisements de phosphate".
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Toujours seln Le Matin, cette personnalité controversée "s'est offert un bouquet télé en association avec Josephe Jed (ex-patron de Ooredoo), ainsi que le marché de la satine avec la même personne Joseph Jed, sur intervention des Bouteflika".
Evidemment, les prostituées y trouvaient leur comptes, puisqu'elles bénéficiaient, en contrepartie de leurs services charnels, de "voitures de luxe et de fonds de commerce".
C'est le cas de l'une d'entre elles, qui a réussi à ouvrir "une agence de voyage dans le quartier chic de Hydra, bénéficiant de la consigne de Saïd faisant obligation à bien des entreprises et autres relations du cercle de travailler avec elle".
Comme quoi, à l'image de ses clients de luxe, l'heureuse élue a trouvé un moyen de s'envoyer en l'air. Au vrai sens du terme, cette fois-ci, grâce à la vente de billets d'avions.