Algérie: Gaïd Salah accepte le report de la présidentielle et refuse toujours la transition politique

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Le 29/05/2019 à 09h37, mis à jour le 29/05/2019 à 09h48

Ahmed Gaïd Salah continue son entêtement et refuse de constater l'échec de la solution électorale qu'il prônait jusqu'ici pour sortir de la crise. Dans un discours prononcé ce mardi 28 mai, il rejette l'éventualité d'une période de transition, bien qu'il accepte le report de la présidentielle.

Alors que les évènements en cours ne cessent de démontrer l'échec de sa proposition de maintenir l'échéance électorale, Ahmed Gaïd Salah continue pourtant de se voiler la face en refusant d'envisager une solution viable. Ce mardi 28 mai, il a notamment estimé qu'une période de transition n'était pas nécessaire, en insistant sur un dialogue national "sérieux" afin de sortir de l'impasse politique dans laquelle il a engouffré l'Algérie.

Il parle ainsi de "dialogue productif qui permet de faire sortir notre pays de cette phase, relativement complexe, qu’il traverse". Dans son discours, s'il est toujours question d'élection présidentielle, la date du 4 juillet n'est plus à l'ordre du jour. Il parle simplement d'organiser le scrutin dans "les plus brefs délais". Donc, même s'il le dit à demi-mots, il accepte bel et bien le report de l'élection présidentielle. 

Il justifie son rejet de la transition politique par le fait que, selon lui, "l’Algérie ne peut supporter davantage de retard et de procrastination".

En lieu et place d'une transition, il estime que "l’unique voie pour résoudre la crise que vit notre pays est d’adopter la voie du dialogue sérieux, rationnel, constructif et clairvoyant, qui place l’Algérie au-dessus de toute considération".

Evidemment, le premier objectif de ce dialogue national sera de convenir de la date de l'élection présidentielle. Dans un second temps, "il sera question de l’évaluation des circonstances que vit le pays et de concessions réciproques pour le bien du pays", a-t-il ajouté.

Il appelle l'ensemble des personnalités politiques, du moins ceux qu'il n'a pas encore mis en prison, à contribuer à ce dialogue. Car pour le moment, tous ceux qui ont un avis contraire au sien ont eu maille à partir avec la justice.

A aucun moment, le général de corps d'armée ne parle de l'implication des manifestants dont l'avis est encore une fois occulté, ce qui risque de prolonger davantage les contestations des vendredis et des mardis.

Il a terminé son discours en affirmant, de nouveau, qu'il n'a aucune ambition politique. "Je voudrais également souligner, comme énoncé lors de mes précédentes interventions, que nous n’avons aucune ambition politique et que notre aspiration majeure est de servir notre pays et notre armée, conformément à nos missions constitutionnelles, et c’est là une position dont nous ne dévierons jamais", a-t-il affirmé.

Par Mar Bassine Ndiaye
Le 29/05/2019 à 09h37, mis à jour le 29/05/2019 à 09h48