Dans son dernier discours, dans la caserne de l'académie de Cherchell, à quelques 90 kilomètres de la capitale algérienne, Ahmed Gaïd Salah a livré un discours devant les cadets, après le sérieux désaveu populaire qu'il a essuyé lors des manifestations de vendredi dernier. L'homme fort d'Alger a montré, au cours de ce discours, qu'il était désormais à court d'arguments.
Alors qu'il avait interdit l'emblème amazigh et que les manifestants, vendredi 21 et mardi 25 juin, l'ont défié en le brandissant de nouveau, Ahmed Gaïd Salah a préféré ne pas aborder ce sujet, une décsion que que certains ont qualifié "d'erreur" et d'autres "d'inacceptable dérive".
Hier, mercredi 26 juin, dans ce langage alambiqué dont lui seul a le secret, en se cachant sous son titre de chef de "l'Armée nationale populaire" (ANP) il a supplié le peuple d'Algérie de faire confiance à la grande muette, avant d'accuser ses détracteurs d'être mus par des intérêts personnels ou d'être à la solde des puissances étrangères.
Lire aussi : Algérie: le prochain discours de Gaïd Salah à Tipaza est très attendu
"Nous attendons de notre peuple, à travers toutes les régions du pays, et sur chaque iota de la sainte terre d'Algérie, de méditer chaque pas que nous franchissons, chaque voie que nous empruntons, chaque mot que nous prononçons et chaque direction que nous prenons (...) Nous a attendons de notre peuple une compréhension qui soit à la hauteur de leur capital de confiance", a-t-il plaidé devant les cadets de de Cherchell.
Il a ensuite essayé de toucher la corde sensible de ses compatriotes en faisant référence à "l'Algérie authentique, pour laquelle se sont sacrifiés des millions de chahids" ("martyrs").
Lire aussi : Vidéos. Algérie: les manifestants défient Gaïd Salah en brandissant le drapeau amazigh
Selon lui, ceux qui essaient de le contrarier ne sont que des ennemis du pays, "pour [lesquels] toute action sérieuse et dévouée à la nation est une atteinte à leurs intérêts et aux intérêts de leurs maîtres".
Dans tout cela, il n'a pas, une seule fois, évoqué ce fameux drapeau amazigh qui vaut à 18 Algériens d'être en cellule, en ce moment même, et qui risquent une peine de prison pouvant aller jusqu'à 10 années ferme.