Algérie: enfin, des nouvelles sur la retraite de Bouteflika

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Le 28/07/2019 à 10h43, mis à jour le 28/07/2019 à 10h49

Revue de presseOù et comment vit l’ancien président algérien? Le quotidien arabophone Asharq al-Awsat livre le quotidien de l’ex-président, qui ne comprend toujours pas l’ingratitude des Algériens qui l’ont chassé du pouvoir, qui vit mal l’emprisonnement de son frère, mais qui refuse d'intervenir pour le libérer.

Où et comment vit l’ancien président Abdelaziz Bouteflika? Cette question taraude les Algériens, qui l’ont chassé du pouvoir après 20 ans à la tête du pays.

Après des rumeurs l’ayant envoyé aux Emirats arabe Unis et/ou dans la Résidence médicalisée de Zeralda, le quotidien londonien Asharq al-Awsat vient de livrer des éléments de réponse sur le quotidien de l’ancien président algérien, qui a démissionné le 2 avril 2019.

Selon cette enquête du quotidien panarabe Asharq al-Awsat, contrairement aux rumeurs, l’ancien président vit à Alger dans une maison de famille, qui avait appartenu à sa mère, situé à El-Biar, un quartier résidentiel situé dans les hauteurs de la capitale. 

Dans cette villa aux murs surélevés, outre l’équipe médicale mise à sa disposition, Bouteflika est entouré des membres de sa famille, dont ses deux sœurs et un de ses frères. Il passe le clair de son temps dans le jardin de la villa, entouré de ses plus proches uniquement.

Malade, affaibli par les séquelles laissées par un accident vasculaire cérébral (AVC) en 2013, et rongé par cette fin de règne chaotique, l’ex-président passe la plupart de son temps dans le jardin de la villa familiale. Il ne reçoit aucune visite dans cette villa.

Par ailleurs, selon le quotidien, l’ancien président n’a pas encore digéré le traitement qui lui a été réservé par les Algériens à la fin de ses quatre mandats successifs, avec cette sortie par la petite porte qui lui a été réservée. 

«Je en comprends pas cet acharnement contre moi. J’ai hérité d’un pays au bord du gouffre. Le terrorisme massacrait, les gens craignaient pour leur avenir, l’économie était effondrée (...). J’ai pris mes responsabilités pour rétablir la sécurité du pays et replacer l’Algérie dans el concert des nations (…) J’ai réconcilié les Algériens entre eux alors qu’ils s’entretuaient (…). Peut-être que j’ai failli à la mission. Peut-être que j’ai été trompé par ceux en qui j’avais placé ma confiance, alors qu’ils ne la méritaient pas. Mais je n’avais jamais dans mon intention de faire du mal mon pays. Jamais», s’est ainsi confié Abdelaziz Bouteflika à sa sœur Zohor.

Le quotidien révèle aussi que l’homme vit difficilement l’emprisonnement de son frère, et conseiller, Saïd Bouteflika, actuellement placé dans une cellule de la prison militaire de Blida.

Malgré les interventions de membres de sa famille afin qu’il intervienne pour la libération de son frère, le président n’a pas voulu lever le petit doigt, expliquant que sa famille était dans le collimateur de ceux qui l’ont forcé à démissionner.

«La manière dont on m’a forcé à démissionner indique bien que ma famille était dans le collimateur, au même titre que moi. C’est pourquoi toute démarche pour obtenir sa libération est vaine», a-t-il ainsi fait remarquer à ses proches.

En conséquence, Abdelaziz Bouteflika juge que toute démarche de sa part pour libérer son frère sera sans résultat.

D’où son refus d’intervenir auprès du général de corps d’armée Ahmed Gaïd Salah, vice-ministre de la Défense et chef d’état-major de l’armée algérienne, à l’origine de l’arrestation de Saïd Bouteflika, et des généraux autrefois tout-puissants Mohamed Mediène, dit "Toufik" et Athmane Tartag, dit "Bachir", eux aussi incarcérés pour "complot contre l’autorité de l’Etat et atteinte à l’autorité de l’armée".

Par Karim Zeidane
Le 28/07/2019 à 10h43, mis à jour le 28/07/2019 à 10h49