Les étudiants ont réagi dès ce mardi 27 août, pour leur 27e mardi de contestation, dès le lendemain du discours de Ahmed Gaïd Salah, vice-ministre de la Défense et chef d’état-major de l’armée algérienne.
Un discours au cours duquel le nouvel homme fort d'Alger a encensé, à Oran, le "Panel pour le dialogue national", saluant "les efforts patriotiques et sincères consentis par l’instance nationale de la médiation et du dialogue", tout en critiquant les tenants d'une "transition", clamée selon lui "par certaines parties qui n’ont d’autre objectif que l’aboutissement de leurs intérêts étroits et ceux de leurs maîtres".
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Les étudiants ont ainsi, en ce mardi, décidé d'assiéger le siège où se réunissent les membres du Panel, voulue comme une "instance nationale de médiation et de dialogue", et montré ainsi leur ferme opposition à ce dialogue, proposé par le pouvoir en place pour une sortie de crise que souhaite imposer Gaïd Salah, selon ses desiderata.
Criant leur opposition à l'existence même de cette instance, les étudiants ont clairement dénoncé les membres du Panel, qu'ils accusent d'être à la solde du régime.
Ils ont, entre autres, et avec humour, scandé des slogans: "le Panel est acheté au dinar symbolique", «Karim Younes à la poubelle», «Etat civil et non militaire», etc.
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Avec cette manifestation, les étudiants affichent leur détermination à s’opposer pacifiquement à l’agenda de l’homme fort d’Algérie, le général de corps d’armée Ahmed Gaïd Salah, qui a appelé hier, lors du deuxième jour de sa visite en 2e Région militaire près d'Oran, à "une élection présidentielle transparente, dans les meilleurs délais".
A travers ce 27e mardi, les étudiants, qui ont maintenu leurs manifestations tous les mardis, en dépit de la période des vacances et de la chaleur estivale, affichent clairement leur volonté de changement.
Ainsi, face à la persistance de Gaïd Salah à maintenir son agenda politique, la rentrée universitaire risque, cette année, d’être particulièrement houleuse.
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D‘ailleurs, les autorités algériennes s’attendent à une rentrée sociale difficile. Les protestations des citoyens se multiplient dans presque toutes les régions du pays.
On peut citer à cet égard la fermeture de l’autoroute Est-Ouest à Lakhdaria (dans le nord de la wilaya de Bouira), ainsi qu'à Sétif (dans le Nord-Est de l'Algérie) et à Bordj Bou Arreridj (ville située entre la Kabylie et les Hauts-Plateaux).
Par ailleurs, de nombreuses autres routes sont, quant à elles, occupées par les citoyens eux-mêmes. Les manifestants, qui se réunissent depuis le 22 février dernier tous les vendredis, crient leur colère contre les coupures d’eau dans plusieurs villes algériennes, mais dénoncent aussi, et entre autres, la montée du chômage et la dégradation de leurs conditions de vie.
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Ce malaise social grandissant touche aussi de nombreux pans de l’économie algérienne, notamment du fait de l’arrêt de nombreux chantiers et du ralentissement touchant les activités de nombreuses entreprises, qui sont détenues par les oligarques, avec, à la clé, des salaires non payés et de nombreux licenciements en perspective.
Les autorités auront donc du pain sur la planche, pour faire face à toutes ces revendications, qui coïncident avec la rentrée et la fin des vacances.