Dès le 1er octobre 2019, les conditions d’octroi des visas aux Algériens pour la Turquie vont changer, en tout cas pour au moins une importante part de la population de ce pays, celle dont l’âge est compris entre 18 et 35 ans.
Et de fait, procédure pour l'octroi d'un visa électronique, dite "C1" pour les personnes dont la tranche d’âge est comprise entre 18 et 35 ans sera totalement annulée.
A partir de cette date, les autorités turques ont spécifié que seul le visa de la catégorie "B1" sera délivré, et ce, à la condition expresse que les postulants justifient d'"un visa ou d'une résidence en cours de validité pour les Etats-Unis, le Royaume Uni ou l’espace Schengen".
Tous ceux qui ne pourront pas remplir cette condition devront dorénavant "faire une demande de visa (vignette sur passeport) auprès des services consulaires de l’ambassade de Turquie en Algérie".
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Même si, pour le moment, les autorités turques n’ont pas encore expliqué les raisons de ce changement drastique, deux principales raisons peuvent d'ores et déjà être avancées.
En premier lieu, ce durcissement pourrait évidemment s’expliquer par la volonté d’Ankara de lutter contre l’émigration clandestine d'Algériens, qui auraient la velléité de transiter par son sol.
En effet, actuellement, plusieurs Algériens, bénéficiant d’un visa touristique pour la Turquie, usent de ce moyen pour entrer ensuite dans les pays de l’Espace Schengen.
En conséquence, dans le cadre de leur lutte contre l’immigration clandestine, les pays de l'Union Européenne n’ont eu de cesse de mettre la pression sur la Turquie pour que ses autorités durcissent ces conditions d’octroi de visas aux Algériens, en filtrant davantage l'octroi de ce sésame.
Aujourd'hui, cette décision d'Ankara sonne comme un coup dur pour les Algériens, sachant que la Turquie est l’une des premières destinations des touristes de ce pays.
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L’autre raison avancée serait liée à la mise en place, en Algérie, d'un prestataire turc, Gateway Management Logistics (GML), gestionnaire de la collecte des demandes de visas pour la Turquie. La nouvelle procédure mise en place par ce prestataire a en effet fait dire à certains Algériens, demandeurs d'un visa pour la Turquie, qu'Ankara souhaite faire bénéficier à cette société, implantée à Alger, Oran et Constantine des ressources financières des frais de visas demandés.
Toutefois, du fait que cette mesure ne cible que la tranche d’âge des 18-35 ans, donc des jeunes Algériens, jugés plus tentés par l’émigration clandestine, on peut avancer que la principale raison de cette décision des autorités turques est de lutter contre un nombre croissant de clandestins algériens en partance pour l’Europe.
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Enfin, le site visa-algerie.com souligne que Turkish Airlines a tenu à avertir, par voie de communiqué, sa clientèle algérienne concernée par cette décision d'Ankara. La compagnie nationale turque annonce qu'elle «n’accordera aucun remboursement exceptionnel quant au refoulement des passagers à l’enregistrement pour problème de visa B1». Sans doute là une manière d'enfoncer le clou.