A Alger, ce ne sont pas moins d'une quarantaine d'étudiants qui ont été interpellés par les forces de l'ordre, ce qui n'a eu pour effet que d'exacerber leurs camarades.
Selon toute vraisemblance, ces arrestations massives ont été relayées dans les réseaux sociaux et ont poussé de plus en plus d'étudiants à rejoindre le centre-ville de la capitale, faisant de cette manifestation la plus importante en termes de participants, depuis plusieurs mois.
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"Malgré la quarantaine d’interpellations, malgré la fermeture du métro de la place des Martyrs, malgré la présence policière exceptionnelle et une volonté claire d’empêcher la marche des étudiants, cette marche a été sans doute la plus spectaculaire depuis des mois", affirme, pour sa part, le blogueur Khaled Drareni, sur son compte Twitter.
Dans les autres villes algériennes, la mobilisation a également été forte, même s'il est difficile de battre le record d'Alger. Néanmoins, il n'y a pas de eu d'arrestations signalées au moment où cet article est mis en ligne.
Il convient également de noter que cette stratégie répressive s'est intensifiée depuis deux semaines. En effet, suite au discours d'Ahmed Gaïd Salah, début septembre, demandant la convocation du corps électoral avant le 15 septembre, les arrestations se sont multipliées.
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Le régime cherche même à fragiliser le mouvement populaire avec l'arrestation de plusieurs figures contestataires. C'est le cas notamment de Karim Tabbou, le coordonnateur national de l'Union démocratique et sociale qui était en tête de toutes les mobilisations.
Selon Saïd Sadi, cette démarche est sous-tendue par un calcul on ne peut plus saugrenu, mais qui "n’est pas sans risques".
"D’abord les arrestations, si elles ne les ont pas dopées, n’ont pas freiné les ardeurs des Algériens qui se sont mobilisés avec encore plus de résolution en ce mois de septembre ; ensuite, les slogans se radicalisent de plus en plus. Les barrages spontanés organisés sur les routes dans plusieurs wilayas le jour même de l’annonce de la convocation du corps électoral démontrent que l’échéance du 12 décembre joue plutôt une fonction de chiffon rouge", affirme-t-il.