L'élection présidentielle en Algérie aura lieu le 12 décembre, a annoncé dimanche soir le chef de l'Etat par intérim, Abdelkader Bensalah, dans un discours à «la Nation», retransmis par la télévision publique.
La date annoncée coïncide avec les délais réclamés par le chef d'état-major de l'armée, Ahmed Gaïd Salah, véritable homme fort du pays depuis la démission forcée du président Abdelaziz Bouteflika le 2 avril.
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Abdelkader Bensalah, qui a signé dimanche le décret pour la convocation du corps électoral, a appelé les Algériens «à contribuer collectivement (...) le 12 décembre prochain, à l'écriture de l'histoire de leur pays et au choix de leur nouveau président».
Le chef de l'État par intérim a «exhorté» les Algériens à «la mobilisation pour faire de ce rendez-vous le point de départ du processus de renouveau de la Nation». Selon la Constitution du pays, Abdelkader Bensalah ne peut pas être candidat.
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La présidentielle pour élire un successeur à Abdelaziz Bouteflika, initialement prévue le 4 juillet, avait dû être annulée, aucun candidat ne s'étant déclaré, face à l'ampleur de la contestation qui secoue le pays depuis le 22 février.
Les manifestants s'opposent à la tenue rapide d'une présidentielle, n'y voyant qu'un moyen pour le «système» de se maintenir à la tête du pays. Ils demandent le départ des figures au pouvoir, Abdelkader Bensalah et le général Gaïd Salah en tête.
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Cette convocation était «attendue», c'est le général Gaïd Salah qui «décide, l'intervention du chef de l'Etat par intérim n'étant que pure formalité», estime dans une déclaration à l'AFP, l'universitaire algérien Mohamed Hennad. Il ajoute que «l'enjeu de cette présidentielle ne pourra pas être celui du passage vers un système démocratique».
Il parie sur «le maintien des mêmes moeurs politiques avec de nouveaux visages et un peu de sérieux dans la gouvernance».