Algérie: Karim Tabbou de nouveau arrêté, moins de 24h après sa libération

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Le 27/09/2019 à 09h58, mis à jour le 27/09/2019 à 10h00

Karim Tabbou a été arrêté par des éléments en civil se présentant comme des officiers de police, à peine quelques heures après sa libération conditionnelle. Sa famille est sans nouvelle de lui.

Ce vendredi 27 septembre, Karim Tabbou sera sans doute l'absent le plus présent lors des manifestations contre le régime algérien. En effet, le leader de l'Union démocratique et sociale (UDS) et figure de la contestation est de nouveau porté disparu par sa famille. 

A peine quelques heures après sa libération mercredi après-midi, il a été arrêté hier jeudi 26 septembre dans la matinée, précisément à 8h30, devant "sa femme et des ses enfants par des individus en civils se présentant de la police", affirme un communiqué de sa famille diffusé dans la soirée du jeudi. 

"Encore une fois, il a été conduit vers une destination inconnue", se désole sa famille. 

Selon la même source, la justice algérienne non plus ne sait pas où se trouve Karim Tabbou. "Le tribunal de Kolea, saisi par l’un des avocats de la défense, a confirmé ne pas avoir été informé ni de l’arrestation ni de l’endroit de cette détention", poursuit-elle.

Karim Tabbou avait été arrêté une première fois le 11 septembre, dans des conditions similaires, accusé d'avoir porté "atteinte au moral de l'armée". 

Sa libératio, mercredi 25 septembre dans l'après-midi, était assortie de plusieurs conditions. "On m’a remis un document, on m’interdit tout. Interdit de faire de l’activité politique, de sortir et de parler", avait alors expliqué l'intéressé à ceux, nombreux, venus l'accueillir devant la prison. Mais, il avait ajouté : "on va les affronter". 

Il s'agissait donc d'une liberté provisoire et les gendarmes lui avaient d'ailleurs retiré son passeport dès sa sortie, pour l'empêcher de quitter le territoire. Son avocat, Me Bouchachi, avait indiqué mercredi que Karim Tabbou "devra se présenter à la justice à chaque fois qu’il sera convoqué par le juge d’instruction, avant l’enrôlement de son affaire". 

​Mais finalement, la police s'est montré beaucoup plus pressée que le juge et a préféré le kidnapper à nouveau. 

Par Mar Bassine Ndiaye
Le 27/09/2019 à 09h58, mis à jour le 27/09/2019 à 10h00