Pourtant, il n'existe aucune communication officielle sur le projet de réforme de la loi sur les hydrocarbures, mais les Algériens ne se bercent pas d'illusion sur son contenu et sur les intensions du régime qui cherche coûte que coûte à avoir le soutien des multinationales occidentales pour légitimer sa forfaiture.
La seule déclaration dans ce sens est du ministre algérien de l'Energie, Mohamed Arkab, il y a une semaine, sur des discussion qu'il a eue avec de "grandes compagnies": "nous avons pu relever deux aspects à améliorer dans l'actuelle loi sur les hydrocarbures", avait-t-il dit, sans, toutefois, préciser de quoi il s'agissait.
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Pourquoi en l'absence de toute information sur le vrai contenu du projet de loi, les Algériens se sont-ils levés pour dénoncés le bradage de leurs ressources? La réponse est simple: ils savent à qui ils ont affaire. D'autant que le mutisme des autorités et le manque de transparence de ce processus de réforme dans un contexte de crise renforcent les suspiscions.
Certains estiment qu'il y a bien raison de s'inquiéter, puisque le régime n'a fait que dépoussiérer un ancien projet de loi, qui avait suscité une levée de boucliers et, qui a finalement été abandonné. Ce serait ce même projet qui a été rermis au goût du jour`par le président intérimaire Abdelkader Bensalah, dont la fonction devait prendre fin après 90 jours d'exercice, c'est-à-dire en juillet dernier.
Ce lundi 14 octobre, Abdelaziz Rahabi, ancien ministre de la Culture et de la communication (1998-1999) l'a clairement dit sur sa page Facebook.
Selon lui, le vrai rédacteur de ce projet de loi est, Robert W. Pleasant, un acnien cadre de la Banque Mondiale et ex-collègue Chekib Khelil, qui fut ministre de l'Energie. Pleasant avait pratiquement rédigé son texte sous la dictée des géants péroliers.
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Cela n'avait pas empêché Abdelaziz Bouteflika de la faire adopter par le parlement en 2005, rappelle Rahabi. Sauf, c'était sans compter sur l'opposition farouche des poids lourds de l'Organisation des paya exportateurs de pétrole, notamment l'Arabie Saoudite, le Venezuela "en raison des avantages illimités que cette loi offrait aux multinationales, ce qui allait constituer un précédent dangereux dans les relations avec ces firmes", écrit-il.
Beaucoup, en Algérie, estiment que cette loi sur les hydrocarbures est justifiée par un but unique: permettre au régime d'obtenir la protection des puissances étrangères. Rahabi estime que le gouvernement actuel a bien appris la leçon de Bouteflika qui "n’avait rien d’autre à offrir hormis les richesses aux étrangers et les promesses aux Algériens".
C'est d'autantplus regrettable que le président Abdelkader Bensalah et le gouvernement de Noureddine Bedoui ne devaient s'occuper que des affaires courantes, alors que cette loi risque d'engager les Algériens pour plusieurs générations encore. Dans le contexte actuel où l'Arabie Saoudite ne pense qu'à la privatisation d'une partie du capital d'Aramco, ce n'est pas elle qui s'opposera à son application en Algérie. Le Venezuela et le Nigeria ont également d'autres chats à fouetter.
Heureusement qu'il reste encore les Algériens qui ont démontré hier dimanche 13 octobre, qu'ils ne se laisseront pas faire.