Le président de l’ONG «Rassemblement, action et jeunesse» (RAJ), Abdelouahab Fersaoui, a été placé en détention provisoire à la prison algéroise d’El-Harrach par le juge d’instruction du tribunal de Sidi-M’hamed. La décision de son placement en détention provisoire est survenue sans la présence de ses avocats et sans que ses proches ne soient informés.
C’est au cours d’un rassemblement de soutien aux détenus d’opinion, organisé le jeudi 10 octobre au tribunal, que le militant a subitement était enlevé sans qu’aucune nouvelle sur son lieu de détention ne soit divulguée à ses proches. Ce n’est que le samedi 12 octobre, soit 48h après son enlèvement, que des avocats ont annoncé son incarcération à la prison d’El-Harrach.
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Le Comité national pour la libération des détenus a affirmé dans un communiqué que «le président du RAJ, Abdelouahab Fersaoui, a été placé sous mandat de dépôt par le tribunal de Sidi-M'hamed, hier soir (vendredi 11 octobre, ndlr), à la prison d'El-Harrach, après son kidnapping ,jeudi, devant le même tribunal ».
Le vice-président de la Ligue algérienne pour la défense des droits de l’Homme (LADDH), Saïd Salhi, a dénoncé à son tour une décision « en totale violation des droits et des procédures ».
Le président du «Rassemblement Action et Jeunesse» a été arrêté par des agents en civil. À cet instant, le militant était en compagnie de Saïd Salhi et de deux autres activistes dont la comédienne Adila Bendimerad.
Il est à noter que quelques jours avant son arrestation, des éléments de la Gendarmerie nationale s’étaient présentés à la mairie de sa résidence, située dans la wilaya de Béjaïa, pour retirer son acte de naissance, d’après la presse algérienne.
Abdelouahab Fersaoui rejoint ainsi huit membres de l’ONG déjà incarcérés pour les motifs d’incitation à attroupement et atteinte à la sécurité de l’État.
Le fait de mettre les militants du RAJ sous les verrous n’a pas réduit la mobilisation du peuple Algérien. Bien au contraire, cette arrestation a mis en état d’alerte les organisations de la société civile.
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D’ailleurs, les militants actifs de la société civile, dont le RAJ fait partie, ont examiné samedi 12 octobre, lors d’une réunion à Alger, la situation politique du pays, qui vit dans un climat de répression et d’arrestations tous azimuts..
Selon plusieurs sources, ils seraient plus d’une centaine de jeunes incarcérés dans les geôles algériennes pour leur implication dans le mouvement populaire citoyen qui s’oppose au système politique actuel.
Depuis le 22 février, date de l’annonce du 5ème mandat de Bouteflika, l’Algérie vit dans un climat de répression sévissant dans tout le pays. L’homme fort du régime, le généralissime Gaid Salah, enferme toute personne représentant un danger où s’opposant à son idéal qui consiste à ce qu’il soit le seul maitre absolu à bord.