La campagne qui s’est ouverte dimanche s’annonce agitée, les cinq candidats étant confrontés à des manifestations d’hostilité et tenant des meeting sous forte protection policière.
Lors d’une de ses régulières allocutions prononcées à l’occasion d’une visite sur le terrain, le général Gaïd Salah, a dit sa “grande admiration et fierté” pour “cet élan populaire qui s’est propagé à travers le pays” avec des “marches populaires spontanées soutenant l’armée (…) et la tenue de la présidentielle”.
“Toutes les franges de notre peuple, toutes catégories confondues, hommes, femmes, jeunes, étudiants et vieux, sont sorties dans (…) la cohésion, la solidarité et l’adhésion du peuple autour de son armée (…) exprimant dans leur ensemble la volonté de se diriger massivement aux urnes le 12 décembre”, a-t-il affirmé.
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Les médias algériens ont fait état ces dernières semaines de quelques manifestations de soutien au scrutin à travers le pays.
Mais elles semblent avoir très peu mobilisé, comparées aux cortèges massifs qui chaque semaine scandent leur rejet d’un scrutin que le “Hirak”, le mouvement inédit de contestation du régime né en février, estime destiné à régénérer un “système” politique dont il exige le démantèlement.
“Pouvoir réel”
“L’intérêt de la patrie signifie certainement que le peuple algérien veille (…) en s’acquittant de son devoir électoral, à faire preuve de raison”, a poursuivi le général Gaïd Salah.
Il a appelé “toutes les franges du peuple algérien (…) à se tenir main dans la main” et à participer au scrutin, “porte ouverte sur le bonheur et la prospérité de l’Algérie et son peuple”.
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L’armée n’a “aucune ambition politique” et n’a pour “objectifs” que “le bien de l’Algérie et de son peuple”, a-t-il répété, mais “sera aux aguets contre quiconque tente de porter atteinte aux fondements de la Nation, à l’intégrité territoriale et à l’unité populaire”.
Le haut commandement militaire est l’un des piliers de l’appareil de pouvoir en Algérie depuis l’indépendance en 1962 et joue un rôle-clé dans les mécanismes de décision extrêmement opaques. Certains observateurs lui attribuent même le “pouvoir réel”.
Depuis la démission en avril, sous pression du “Hirak”, d’Abdelaziz Bouteflika, président depuis 20 ans, le général Gaïd Salah est apparu comme l’homme fort du pays, au détriment de l’effacé président par intérim Abdelkader Bensalah.