C’est parti pour trois semaines de campagne pour les élections présidentielles en Algérie, dont le scrutin est prévu le 12 décembre 2019.
Quatre des cinq candidats retenus pour ces élections ont prudemment décidé d'éviter Alger pour commencer, et de débuter leur campagne électorale dans le grand Sud algérien.
Ainsi, Abdelmadjid Tebboune, candidat indépendant, Azzedine Mihoubi, candidat du RCD, et Abdelaziz Belaid, candidat du Front Moustakbel, animeront des meetings populaires à Adrar, à 1.400 kilomètres au sud-ouest d'Alger.
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Quant à Ali Benflis, candidat de Talaie El Houriyet, pour cette première journée de campagne électorale, il anime deux meetings, l'un a déjà eu lieu, ce matin, à Tlemcen, au nord-ouest du pays, au cours duquel il a été grandement chahuté, l'autre est prévu à Tamanrasset, à l'extrême-sud du pays.
Seul un candidat, Abdelkader Bengrina, du Mouvement El Bina, a décidé de débuter sa campagne dans la capitale. Mieux encore, c’est à partir de la Grande Poste d’Alger, lieu de ralliement des protestataires du Hirak, qu’il a décidé de débuter sa campagne électorale.
Ce candidat a ainsi courageusement prononcé un discours, dans le centre-ville d'Alger, place Maurice-Audin, d’une dizaine de minutes, avant de remonter dans sa voiture et de repartir rapidement, cédant la place aux manifestants, lesquels sont quant à eux fortement opposés à la tenue de la présidentielle.
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Pour sa part, Ali Benflis, premier à se lancer ce matin du dimanche 17 novembre, dans la ville de Tlemcen, a été accueilli aux cris, entre autres, de: «Benflis dégage!», «Dites-lui qu’il n’y aura pas de vote à Tlemcen!», «Lla Tebboune, lla Benflis, ech-chaâb houa rais!» («Ni Tebboune, ni Benflis, le peuple est le président!».
Des centaines d’étudiants se sont massés devant la Maison de la Culture de cette ville de longue tradition andalouse, où Ali Benflis devait animer un meeting, face à des partisans qui avaient été amenés là à bord de bus.
La police s’est déployée en nombre pour empêcher tout débordement et a confisqué les téléphones de ceux qui ont essayer de filmer la manifestation de protestation.
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La crainte de débordements est sans doute ce qui explique le fait que les candidats n’ont pas opté pour une grande ville algérienne pour lancer leur campagne électorale.
Cette première journée de campagne est, de fait, un test grandeur nature pour l'ensemble des candidats au scrutin du 12 décembre prochain. Il n’est en effet pas exclu que les nombreux opposants à la tenue de ces présidentielles perturbent le déroulement de la campagne électorale, qui promet d'être très mouvementée.