Algérie. Coronavirus: confinement total de Blida et adoption d'un traitement pour les malades

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Le 23/03/2020 à 19h18, mis à jour le 23/03/2020 à 19h20

Le président Abdelmadjid Tebboune a ordonné le confinement total de Blida et une série de mesures. Quant au ministère de la Santé, face à la mortalité du Covid-19 en Algérie, il a annoncé l’aval de la Commission scientifique pour l’utilisation d’un médicament pour le traitement des malades.

L’Algérie s’inquiète de l’augmentation rapide des cas du coronavirus au cours de ces derniers jours, en dépit des mesures prises par les autorités pour freiner la propagation de la pandémie. Le pays est ainsi passé au «Stade 3» de l’épidémie du coronavirus Covid-19, comme l’a annoncé le ministre de la Santé, Abderramane Benhouzid, le dimanche 22 mars.

«Nous nous préparons au pire», avait-il alors lancé, laissant présager un renforcement des mesures préventives pour faire face à l’expansion de la pandémie. Il avait alors fait allusion au confinement général en soulignant que seul «le président de la république a la prérogative de l’annoncer».

Face à cette situation, le président Abdelmadjid Tebboune a réuni ce lundi 23 mars le Haut conseil de sécurité pour prendre de nouvelles mesures devant contribuer à endiguer la propagation de la pandémie.

Il a ainsi décidé le confinement total, à domicile, pour 10 jours renouvelables, avec interdiction d'entrée et de sortie de la wilaya de Blida, l’épicentre de la pandémie en Algérie. Les Algériens s’attendaient à des mesures plus rigoureuses, dont le confinement dans toutes les grandes villes touchées, et l’Etat d’urgence.

Il a été décidé également la fermeture de tous les commerces (à l'exception de ceux de l'alimentation), restaurants, cafés et des salles de fêtes. Tout contrevenant se verra retirer sa licence et blacklisté. De même, il a interdit la circulation des taxis à travers tout le pays et des rassemblements de plus de deux personnes.

Avant cette réunion, le gouvernement algérien avait déjà pris une série de mesures pour freiner l’expansion de la pandémie, dont: la fermeture des frontières terrestres, aériennes et maritimes du pays, l’interdiction des rassemblements, la fermeture des écoles, universités et écoles coraniques, la suspension des prières collectives dans les mosquées, l’arrêt de travail de 50% des fonctionnaires dont la présence n’est pas vitale, etc.

Par ailleurs, le gouvernement a bénéficié de la suspension des manifestations populaires des mardis et vendredis du hirak appelant au changement du système politique en place.

Malgré ces mesures, la pandémie continue à gagner du terrain. En effet, selon les derniers chiffres communiqués par les autorités sanitaires, l’Algérie a enregistré 230 cas confirmés pour 17 morts. A noter que 90% des cas confirmés sont importés.

Face à cette situation, le ministère de la Santé a annoncé ce lundi l’aval donné par la Commission scientifique pour l’utilisation d’un médicament pour le traitement des malades atteints de coronavirus. Celui-ci sera désormais prescrit aux cas confirmés, sans préciser le nom de ce médicament. Toutefois, selon les médias algériens, la faculté de médecine d’Alger-Ben Aknoun a annoncé qu’il s’agit du protocole Chloroquine, un antipaludique fabriqué par les laboratoires français Sanofi .

Par Karim Zeidane
Le 23/03/2020 à 19h18, mis à jour le 23/03/2020 à 19h20