Ce vendredi 1er mai, l’Algérie a enregistré 148 nouveaux cas confirmés de personnes atteintes du coronavirus. La veille, le nombre était de 158 nouveaux cas. Ces hausses enregistrées depuis quelques jours inquiètent au plus haut niveau. Il y a de quoi.
En effet, alors que le pays croyait avoir atteint le pic de la pandémie et voir baisser significativement l’apparition de nouveaux malades, avec un nombre largement inférieur à 100 cas quotidiens, on note une inversion de la courbe depuis l’allègement du confinement et surtout depuis la reprise autorisée de certaines activités commerciales.
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Le nombre de cas de Covid-19 enregistré quotidiennement dépasse largement les 100 contaminations supplémentaires.
Il faut dire qu’en plus de l’allègement du confinement, le gouvernement algérien a, afin de réduire l’impact de la fermeture de nombreux commerces, décidé le 25 avril de la réouverture de nombreuses activités commerciales: salons de coiffures, magasins de chaussures et d’habillement, etc.
Or, les autorités ont noté un non-respect des mesures de sécurité sanitaire édictées par les professionnels du secteur de la santé, dont les règles d’hygiène, la distanciation sociale et le port du masque dans les commerces rouverts.
Partant, le président Abdelmadjid Tebboune, lors d’une rencontre avec les médias algériens, a dénoncé ce laisser-aller qui selon lui explique la nouvelle hausse des cas de contamination enregistrés depuis bientôt une semaine. «A Blida, il y avait 2 cas enregistrés par jour. Même chose dans la capitale. Aujourd’hui, nous sommes revenus aux contaminations à cause du non-respect des mesures de protection», a-t-il déclaré.
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Non s'en avoir rappelé que l’ouverture de certains commerces répondait aux demandes de l’Union des commerçants, histoire de se dédouaner au passage, le président Tebboune avertit: «si la reprise des activités commerciales doit mener le citoyen à sa perte, on fermera tout et on reviendra à davantage de rigueur en matière de confinement, car nous étions presque arrivés à la fin de la pandémie».
Pourtant, le président de l’Ordre des médecins, le directeur de l’Institut Pasteur d’Alger et certains experts n’étaient pas d’accord pour alléger le confinement dans les principales villes atteintes. En outrepassant l’avis des experts sanitaires, les autorités ont pris une décision qui n’était pas justifiée médicalement. Du coup, elles font courir à l’Algérie une deuxième vague de contamination qui risque d’être plus importante que la première. Ce d’autant que d’après une étude prédictive de l’épidémiologiste algérien Mohamed Hamidouche, le nombre de cas de contamination au coronavirus évités en Algérie grâce au confinement avoisine les 16.000 en seulement 14 jours.
Rappelons que depuis l’apparition du premier cas de coronavirus en Algérie le 25 février dernier, le pays a enregistré 4.154 patients contaminés, 1.821 guérisons et 453 décès.