Algérie. Covid-19: après la menace du président, des walis ordonnent de refermer des commerces

Le président algérien Abdelmadjid Tebboune.

Le président algérien Abdelmadjid Tebboune.. DR

Le 03/05/2020 à 17h16, mis à jour le 04/05/2020 à 16h15

Les commerces en Algérie, rouverts le 24 avril, ont été refermés dans certaines régions, après une vague de hausse des contagions, expliquées par le non-respect des règles sanitaires. C’est le cas à Alger, et à Tizi Ouzou, où les walis ont mis à exécution la menace du président Abdelmadjid Tebboune.

A cause du non-respect des mesures sanitaires et des fortes affluences devant les magasins, rouverts depuis le 24 avril dernier, les contaminations dues au coronavirus augmentent fortement en Algérie, par rapport à la période d’avant l’allègement de la mesure du confinement et la réouverture des commerces qui s'en est suivie. 

Les chiffres de contagions de ces derniers jours viennent confirmer la recrudescence des cas de contagion au Covid-19 en Algérie.

Au cours des dernières 24 heures, 179 nouveaux cas de contamination ont été enregistrés, portant le total des cas cumulés enregistrés dans le pays à 4.477 pour 463 décès et 1.936 guérisons.

Pour les quatre derniers jours, ce sont 626 nouveaux cas qui ont été enregistrés, soit une moyenne quotidienne de 156 cas. 

Certains ont voulu expliquer cette hausse des cas quotidiens de coronavirus, enregistrée au cours de ces derniers jours, par l’augmentation des tests pratiqués.

Il n’en demeure pas moins que la coïncidence de cette hausse avec l’allègement du confinement, et surtout de l’autorisation de réouverture des commerces montre clairement qu’il y a eu là une relation de cause à effet.

Une déclaration du président Abdelmadjid Tebboune, le jeudi 30 mai dernier, menaçant de refermer les commerces à cause du non-respect des règles de confinement, montre clairement que les commerces, réouverts sans grande préparation, ont leur part de responsabilité dans la propagation du coronavirus ces derniers jours.

Ainsi, moins de 48 heures après cette annonce du président algérien, avertissant que «si la reprise des activités commerciales doit mener le citoyen à sa perte, on fermera tout et on reviendra à davantage de rigueur en matière de confinement», des walis ont exécuté cette consigne et ordonné de refermer les commerces.

Ainsi le wali de Tizi Ouzou a signé, le samedi 2 mai, un arrêté portant la «refermeture» des commerces autorisés à rouvrir leurs portes il y a quelques jours par le Premier ministre Abdelaziz Djerad.

C’est également le cas du wali d’Alger, qui a ordonné la «refermeture» partielle des commerces, justifiant cette mesure par «un souci de préserver la santé des citoyens dans le cadre de la mise en œuvre continue des dispositions de prévention contre le coronavirus et la limitation de la propagation du coronavirus».

Les commerces concernés sont ceux qui vendent de la «pâtisserie, confiserie, gâteaux traditionnels», ceux qui vendent des «vêtements et chaussures», des appareils «électroménagers», les «salons de coiffure», ceux qui vendent des «articles et ustensiles de cuisines», ou encore des «tissus, mercerie et bonneterie» et des «produits cosmétiques et parfums».

Ces décisions sont justifiées par un relâchement des mesures d'hygiène sanitaires exigées par les autorités pour la prévention contre la propagation du coronavirus (le port de masque obligatoire, une distanciation sanitaire, l'usage de gels hydro-alcooliques, etc.) et qui sont à l'origine de la nouvelle vague de hausse des contaminations à Alger, Blida, Tizi-Ouzou, et dans d'autres villes d'Algérie. 

Par Karim Zeidane
Le 03/05/2020 à 17h16, mis à jour le 04/05/2020 à 16h15