Les autorités algériennes ont décidé de transférer les personnalités et oligarques du clan Bouteflika, emprisonnés à Alger, dans des régions parfois très éloignées. Les premiers mouvements ont concerné l’ancien Premier ministre Ahmed Ouyahia, transféré à la prison d’Abadla à quelque 1000 km au sud d’Alger, l’oligarque Mahieddine Tahkout, condamné à 16 ans de prison et déplacé à la prison d’El Babor à Khenchela, distante d’environ 500 km d’Alger, l’ancien patron du patronat algérien Ali Haddad, condamné en juillet dernier à 18 ans de prison et envoyé à la prison de Tazoult, dans la commune de la wilaya de Batna.
D’autres personnalités et oligarques sont concernés par ces transferts, qui ont provoqué des polémiques, notamment auprès des proches des personnes transférées. Par contre, les autorités algériennes ont préféré garder le silence sur ces mouvements.
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Pourquoi ces éloignements? Pour le moment, le gouvernement ne donne aucune explication sur les transferts des bannis, dont certains seront obligés de faire les va-et-vient lors des procès auxquels ils seront appelés à témoigner.
Du coup, diverses hypothèses sont avancées.
Certains supposent, tout d'abord, que les autorités souhaitent couper les liens entre les importantes personnalités et oligarques emprisonnés à Alger et leurs familles, clans et soutiens. A titre d’exemple, concernant Ouyahia, transféré à la prison d’Abadla, à 90 km au sud de Béchar, il faudra que ses proches, amis et soutiens parcourent désormais quelque 1.000 km vers le Sud algérien, à partir de la capitale, pour lui rendre visite.
A ce propos, certains avancent que les transferts ont été décidé au lendemain du recours de Ali Haddad aux services du bureau américain de lobbying (SPG), en charge de sa défense au niveau international. Ce cabinet est fondé par Robert Stryk, qui occupait le poste de conseiller de Donald Trump lors de sa campagne présidentielle en 2016. Ce qui n'a pas plu aux autorités.
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Autre hypothèse: les autorités essayent de séparer les prisonniers susceptibles de reconstituer certains réseaux externes par le biais des membres de leurs familles et avocats. Par ces déplacements, les autorités algériennes tenteraient donc d’éviter que ces personnalités politiques, oligarques et sécuritaires ne se liguent de l’intérieur des prisons d’Alger pour réactiver leurs réseaux, loin d’être totalement anéantis. Ainsi, en éloignant et séparant les prisonniers, les autorités empêchent tout contact ou complot qui pourrait se faire des fonds des prisons d’Alger.
Par ailleurs, certains avancent aussi la volonté des autorités de séparer des personnalités qui avaient des relations conflictuelles du temps du régime Bouteflika et se sont toutes retrouvées dans la même prison, où elles créent des tensions.
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Enfin, d'autres voient là une manière, pour les autorités actuelles, d’humilier ces personnalités avec lesquelles les nouveaux dirigeants ont également des comptes à régler. L'exposition de l'ancien Premier ministre Ouyahia menotté à l'enterrement de son frère illustre bien la volonté des dirigeants actuelle d'humilier ces personnalités jadis intouchables.