Près de 25 millions d'électeurs sont appelés à se prononcer dimanche sur une révision constitutionnelle censée fonder une "Nouvelle République" et répondre aux aspirations du mouvement de protestation populaire "Hirak".
La réforme a été proposée par le président Abdelmadjid Tebboune, dont elle était une promesse électorale et qui l'a qualifiée de "pierre angulaire de la Nouvelle Algérie". Tebboune, 74 ans, est aujourd'hui hospitalisé dans un établissement militaire d'Alger après des cas suspects de Covid-19 dans son entourage.
Dans certains quartiers d'Alger, nombre de panneaux électoraux sont restés vides, sur d'autres les affiches ont été arrachées, ont constaté des journalistes de l'AFP.
Les trois semaines de campagne se sont quasiment déroulées à sens unique: seuls les partisans du "oui" ont pu largement s'exprimer dans les médias officiels.
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Ces derniers jours, le gouvernement, avec à sa tête le Premier ministre Abdelaziz Djerad, a mis les bouchées doubles en organisant des meetings et autres "rencontres avec la société civile" pour défendre l'amendement constitutionnel.
La nouvelle Loi fondamentale, tout en mettant l’accent sur une série de droits et libertés - entendant ainsi satisfaire les revendications du "Hirak" - maintient un régime présidentialiste et autorise d'éventuelles missions de l’armée à l'étranger.
Soulèvement inédit, pacifique et sans véritable leadership, le "Hirak" est né en février 2019 d'un immense ras-le-bol des Algériens qui réclament un profond changement du "système" en place depuis 1962. En vain jusqu'à présent, même s'il a arraché le départ du président Abdelaziz Bouteflika.
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La date du référendum, le 1er novembre, est hautement symbolique. Elle marque l'anniversaire du début de la Guerre d'indépendance contre la puissance coloniale française (1954-1962).
"Novembre 1954: la libération, novembre 2020: le changement", promettait le slogan officiel de la campagne qui s'achève mercredi à minuit.
Dans un climat de répression, les opposants - des islamistes à l'extrême-gauche en passant par les défenseurs des droits humains - dénoncent un projet visant à enterrer le "Hirak" pour les uns et à constitutionnaliser la laïcité pour les autres.